Trocadéro, tour Eiffel,… Des endroits où le vol est monnaie courante et où tout le monde le sait. Méfiez-vous des voleurs, tenez bien votre sac et votre argent à l’abri des regards indiscrets. Ce qui est bête, c’est que ces places sont toujours aussi remplies de vie et de touristes trop peu méfiants. Aidan aime bien s’y balader. Surtout la nuit quand la tour Eiffel brille de mille feux avec ses nombreuses lumières mais l’inconvénient c’est qu’il y a moins de monde. Alors il se contente d’y passer quand le soleil est encore là et que la foule se fait plus oppressante. Il a marché longtemps dans les jardins du Trocadéro, son sac à bandoulière resserré au maximum et passé au-dessus du cou. Il ne veut pas que quelqu’un lui chipe le peu d’affaire qu’il a avec. Il aurait pu les laisser chez Néréa, il a passé la nuit dans son appartement mais le seul problème, c’est qu’il n’est pas sûr d’y retourner ce soir ou de retrouver son sac si l’idée de lui faire comprendre qu’il était temps d’arrêter de squatter trop souvent chez elle germait dans sa tête. Elle est un peu bizarre Néréa mais il ne peut pas vraiment s’en plaindre. Et puis il aimait bien sentir son sac cogner  contre son flanc en se donnant l’impression qu’il possède des choses à perdre. Ce n’était pas totalement faux, il tenait aux quelques fringues dedans, au bouquin ou encore à ses deux ridicules euros. Bien peu de choses mais tellement importantes, au vu de ce qu’il possédait. Il faisait sûrement plus d’effort que la plupart des touristes. Sa main bien posée sur l’ouverture de celui-ci. Il ne lâcha qu’une seconde lorsque la chaleur l’emporta sur le t-shirt noir qu’il portait et qu’il eut bien trop chaud pour ne pas craquer devant la camionnette du glacier. Deux euros bien dépensé selon lui. Sauf qu’il  était à peine 13 heures et que le reste de la journée promettait de garder la même chaleur étouffante. Aidan se rendit vite compte de son erreur d’être sortis aussi tôt dehors pour flâner avec un peu de poudre magique. Il aurait mieux fait de dormir plus longtemps et d’éviter le soleil. Tant pis l’erreur était déjà faite. Et il n’allait pas se morfondre. Il avait eu le temps de se rafraîchir dans les bassins et de voir les alentours se remplir au moins. D’ailleurs en parlant des gens, il ne put retenir son âme de voleur en voyant un homme d’une trentaine d’année à l’air tout aussi distrait que les gens à qui il parlait, ne pas faire attention à son portefeuille. Il passa discrètement derrière lui et glissa rapidement sa main dans la poche arrière du type, sans qu’il ne le remarque. Il s’apprêta à le mettre dans sa poche et à continuer son chemin, malheureusement le type décida de se retourner pile à ce moment, comme s’il avait senti que quelques choses se tramaient. Il n’en fallut pas plus pour qu’Aidan détale en tentant d’enfouir le portefeuille dans sa poche avant. Il se fit rapidement poursuivre par le type mécontent. Son cœur battait à mille à l’heure sous le coup de l’adrénaline. Il avait intérêt à courir vite, l’homme avait l’air furax et il ne laisserait sûrement pas passer son vol. En plus, il était résistant et courait vite cet imbécile. Aidan a juste eut de la chance qu’une femme avec une poussette ralentisse la course de l’autre, sinon il se serait déjà fait stopper dans la sienne.  Il est habitué à sauver sa peau en courant. Mais il ne s’attendait pas à ce qu’un type aussi distrait soit aussi persévérant. Il avait déjà descendu l’entièreté des jardins et le volé était toujours à ses trousses. Pas le choix. Il traverse la route, sans faire gaffe aux voitures et se retrouve près de la tour Eiffel.  Heureusement, pas de flics à l’horizon. Il peut continuer son chemin sans problème sauf que voilà, arriver sous la dame de fer, il percute quelqu’un. Son regard perdu se pose sur le visage de la personne. Illan. Il se jette à son cou, le souffle court. Il l'entraine avec lui contre un des pieds de la tour. Il appuie son dos dessus pour dissimiler le sac qui pend sur ses fesses.

« Prends-moi dans tes bras... »

Avec le manque d’air, ça ressemblait presque à une supplication dite dans un soupir. Probablement un peu étrange au vu de ses bras qui entourent son cou et de ses yeux enfantins qui ont cherché ceux de son ami mais le voleur n'y prête pas attention. Il regarde vite où se trouve son poursuivant et remarque que ce dernier semblait l’avoir perdu de vue assez longtemps pour ne pas remarquer son manège. Même s’il continue à avancer dans leur direction. Aidan enfouit sa tête dans le cou d’Illan, sans se soucier de ses cheveux encore mouillés qu’il colle contre ses vêtements ou de son cœur qui bat la chamade contre le torse d’un autre homme. Et encore moins de l’effet que son souffle se répercutant sur le cou de cet autre pouvait provoquer. Il voulait simplement disparaître aux yeux de sa victime. En plus un câlin d’Illan, ce n’est pas de refus, peu importe la raison, il aime bien. Il espére juste que s’il devait le repousser car il aurait deviné que le portefeuille qui frôlait sa jambe n’était pas le sien, il le ferait un peu plus tard.

Un petit couple, c’est ça l’image qu’il veut donner avec Illan contre lui. On les oubliera comme ça. Le type qui le cherchait passerait à côté d’eux sans le repérer. Il n’y aurait aucuns problèmes. En plus il avait le droit d’être dans les bras d’Illan. Le visage caché dans son cou, Aidan se calme doucement. Il reprend une respiration normale, son cœur commence à ralentir. C’est normal mais il sourit en pensant que c’est peut-être les bras qui l’entourent, qui l’apaisent plus vite. C’est bête mais ça l’amuse. Surtout qu’il était là au bon moment pour l’aider à disparaître au yeux de tous , alors pourquoi pas pour le calmer et l’empêcher de faire une bêtise ? Bon, la bêtise était peut-être déjà faite. Il le sait qu’il n’aurait pas dû voler ce qui avait été aussi facile à attraper. C’est pour ça qu’il s’agrippe un peu plus au cou du jeune homme quand il le sent se détacher. Il va le réprimander. C’est sûr qu’il a compris son manège. Il est intelligent, lui, pas comme l’autre type qui ne les a pas vu. Il baisse la tête à la même fraction de seconde où il a entendu son prénom. Et pourtant, il tente un désespéré non de la tête à sa question.

« Je te promets que j’ai rien fais. »

Sa voix est sûrement trop haut perché pour être cru sans problème et ses yeux trop suppliants. Il aura tenté le tout pour le tout, c’est ce qui compte. Même si la méthode du « crois-moi sur parole, je n’oserais pas te mentir. » n’est pas encore au point.  Le pire dans tout ça, c’est qu’il s’est lui-même livré à Illan. Il n’a pas le choix de se laisser fouiller. Il ne peut pas se faire la malle. Il ne peut plus reculer, son sac déjà écraser au maximum derrière lui, malgré qu’il ait quand même tenté de s’échapper. La commissure de ses lèvres se relève légèrement, gêné par la découverte que brandit fièrement son ami et l’appellation qu’il utilise. Son regard posé à moitié sur lui, se décide à ne plus le fuir lorsqu’il parle d’argent. Aidan se laisse ébouriffer les cheveux mais il reprend un peu plus confiance en lui.

« Tu vas me prendre pour un parasite qui en a qu’après tes sous ! Je peux me débrouiller seul aussi, j'ai pas toujours besoin de toi ! »

Il ne lui a pas crié les mots, il ne les lui a pas craché à la figure. Il est juste un peu vexé qu’il critique la seule chose qui lui rapporte et pour laquelle il n’est pas si mauvais que ça. C’était juste une erreur de parcours, une erreur de calculs dans le choix de la personne. Il en venait presque à regretter de n’avoir pas réussis son coup pour lui prouver qu’il n’avait pas de mal à survivre sans aide. Mais son visage change de couleur quand il entend les projets envisagés. Il s’enfonce un peu plus dans son coin. S’il pouvait se fondre dans le décor et se faire oublier, il le ferait. Il se contente de petit hochement négatif de la tête, l’air apeuré.

« Non ! T’es fou ! Il va vouloir me tuer !...Il laissera pas passer ça sans appeler les flics ! Il avait l’air furieux, t’aurais dû le voir ! »

C’était des arguments valables et il espérait qu’Illan allait les comprendre. De toute manière, il avait déjà changé de technique, en se rapprochant du jeune homme, une lueur d’espoir dans les yeux. Il était à deux doigts de lui faire du chantage affectif et de lui resauter dans les bras pour qu’il abandonne l’idée.

« Tu peux le lui rendre toi… T’auras qu’à lui dire que tu l’as retrouvé abandonné par terre ou je sais pas… Que t’as intercepté le gamin suspect qui courrai avec. »

Merde, il est presque en train de pleurer de trouille devant lui . Il ne veut pas aller parler à l’inconnu, il est sûr qu’il trouvera le moyen de lui faire la peau pour se venger. Aidan ne pourra même pas dire que c’était pour s’amuser et que c’était la première fois. Il n’était pas aussi subtil la première fois. Il réenroule ses bras autour du cou d’Illan, sans lui laisser le temps de réfléchir, et enfouit encore sa tête au creux de celui-ci.

« Pitié, m’oblige pas à aller le lui rendre. Je ferai ce que tu veux mais m’oblige pas… J’irai même le rapporter à son hôtel après si tu veux. S’il te plait…Illan… Me laisse pas y aller seul au moins. »

Il s’agrippe un peu plus fort à lui, les larmes au bord des yeux. Il relève un peu la tête vers son interlocuteur. Chaque mot est prononcé avec sa dose de peur. Il ne peut pas le cacher. Il n’a aucune crainte à voler ceux qu’il ne connait pas mais quand il s’agit de leur rendre leur bien ou de devoir leur parler, il devient trouillard comme pas deux. En plus, il a ses raisons d’avoir peur, le type est plus costaud que lui. Il suffirait d’une pichenette pour qu’il s’envole.

« J’sais courir. »

Un marmonnement pour essayer de se défendre contre l’accusation de son incapacité à fuir. Même s’il a baissé légèrement la tête à celle-ci, il releva un regard reconnaissant quand il parle d’amitié. Il ne peut pas lui rendre la pareille autrement que comme ça. Il ne peut pas le convaincre qu’il n’a réellement pas besoin d’aide, ni lui dire qu’il le remboursera. Surtout s’il lui demande de rendre ses prises, il pourra ne jamais quitter la rue comme ça. Mais ça ne l’inquiète pas. Avec des amis comme Illan, il ne sera pas obligé de rester dehors souvent. Ce qui l’inquiète, c’est ses victimes. Il s’aggripe à Illan comme à une bouée de sauvetage. Il ne veut pas le lâcher, il va craquer et finir par pleurer. Aidan ne veut pas qu’il le voit pleurer. Il est presque en train de le faire pourtant dans ses bras. Et cette fois, c’est bien eux qui l’apaisent un minimum. Il se serait déjà enfuit depuis longtemps sinon. Il sourit un peu en remarquant que le jeune homme lui cède la victoire. Il ne l’obligera pas à aller s’excuser.

« Merci ! »

Un petit mot glissé sur un ton assez bas. Il prend ce qu’Illan lui tend et le regarde un peu s’éloigner. Il aurait bien voulu rester dans ses bras mais il l’écoute. Il finit par aller s’asseoir sur le banc. Il colle ses pieds contre ses fesses, ses bras croisés au-dessus et son menton posé au sommet. Il observe de loin la scène. Il doit lui en vouloir Illan, vu le regard qu’il lui a jeté. Il doit l’ennuyer à faire des conneries et à le laisser tout réparer. Mais au moins, il est fort. C’est un peu son super-héros pour le coup. Il relève la tête pour le voir s’asseoir à côté et attendre son verdict. Il lui rend le sourire doucement. Son regard un peu surpris quand il lui dit de manger. Il s’était contenté de poser le plastique à côté de lui, pas de fouiller dedans. Mais il ne se fit pas prier. Il ouvrit vite le sachet, le regard illuminé par cette bonne nouvelle. Il coupa juste un bout, le quart du sandwich. Avant de le remettre dans son sachet. Il le déposa entre lui et Illan, alors qu’il regardait ce dernier avec un grand sourire. Ils mangeraient sûrement pas ensemble si il fumait déjà.

« J’te laisse le reste. Faut que tu manges aussi ! En plus j’ai déjà mangé y a pas longtemps. »

Une glace, c’était pas ce qui s’appelait manger mais c’était suffisant, du moins assez pour qu’Aidan s’en convainque et que son estomac ne soit pas d’accord. Car un gargouillis s’échappa juste après. Il mordit ,en rougissant légèrement, dans le sandwich  qu’il tenait à deux mains, pour faire taire son ventre. Illan allait finir par le prendre pour un menteur si son corps affirmait le contraire de ses paroles. Il rigola en entendant les conseils.

« Mais c’est plus dur pour trouver leur portefeuille. Et puis si j’ai pas le temps de m’enfuir, ça fait plus mal… Aidan Dumont, mort écrasé.»

Il rigole un peu, avant de sourire bêtement à son morceau de sandwich car il ne l’a pas quitté des yeux. Qui sait, il suffirait peut-être d’un regard vers Illan pour qu’il ait disparu. Et il serait obligé de mordre dans le vide. C’est con comme les habitudes ne disparaissent pas au moment voulu. Il arrache encore un bout à pleine dents.

« Lui aussi, devait pas me suivre. T’aurais vu comme l'était distrait et comme il faisait pas attention, t’aurais compris. S’est juste retourné au mauvais moment.»

Il ne se soucie pas de parler la bouche pleine. Il veut juste pas laisser le silence trop longtemps. En plus ça lui permet de s’assurer qu’Illan est toujours là à l’écouter parler. Et puis, c’était la faute au type, il avait qu’à faire attention à ses affaires comme Aidan le faisait. Il avait rien d’important dans son sac mais il le protégeait. Comme maintenant où il était coincé entre ses jambes et son ventre et servait de ramasse miette.

Il hoche doucement la tête en entendant parler des biscuits. C’est plus facile à dire qu’à faire, c’est pas Illan qui à l’impression de profiter de la générosité de ses amis. Son attention n’a pourtant pas eu de mal à se diriger entièrement vers la nourriture. Il ne quitte pas son sandwich des yeux, même lorsqu’il tourne un peu la tête pour voir ce qu’Illian cherchait dans le sac maintenant qu’il avait décidé d’abandonner sa cigarette. Beurk, du coca. Autant en matière de sandwich Aidan n’avait aucun reproche à lui faire, autant niveau boisson c’était pas ça.  Il rigole, les dents encore plantées dans son sandwich.  Avant de relever pour la première le regard sur Illan, toujours un léger sourire aux lèvres. Il arrache le bout qu'il s'empresse de mâcher.

« Je serai le rayon de soleil du cimetière. En plus, on retrouvera facilement ma tombe. Surtout si t’attire tous ses potes avec des sandwichs et du coca. »

Il continue à sourire en retournant à sa tâche première, faire disparaître le sandwich d’entre ses mains.  Il s’y applique et le finit bien vite, trop vite à son goût. Mais il a l’habitude de s’empiffrer tant qu’il le peut. Il refouille timidement le sac un regard hésitant lancé à son ami pour s’assurer qu’il n’ait pas changé d’avis. Il en recoupe un quart et recommence à manger l’air de rien pendant la leçon de moral que lui fait Illan. Il l’aime bien, Illan mais il préfère l’entendre rire avec lui que voir son regard sévère en lui rappelant qu’il a fait une bêtise. Ca tiendrait qu’à lui, il mènerait la vie de monsieur tout le monde. Bien au chaud à faire un métier plus ou moins plaisant mais toujours plus stable que ce qu’il a maintenant. Il regarde droit devant lui en répondant. Une lueur de tristesse dans les yeux, l'espace d'un instant.

« C’est mieux de voler que de devoir vendre son corps !...Ou de faire la manche. Ou de vivre au dépend de quelqu’un. Ou qu’de se laisser mourir. Puis j’risque toujours moins de me faire arrêter que si j’dealais… Et me parle pas de vendre des portes clé en forme de tour Eiffel !  »

Il essaye de prendre le même air sévère que son ami mais il ne tient pas, il rigole. Ils étaient au bon endroit pour sa dernière proposition et il préférait devancer Illan dans les choix de carrières débiles. Il est plutôt fier de lui en plus, il a réussis à ne pas trop traîner pour combler la conversation et pour que son ami ne lui pose pas trop de question sur sa première comparaison qui n’a demandée aucune réflexion. C’était juste sortie comme ça, spontanément. Il reprend son grand sourire béat en le fixant.

« C’est vrai ? Tu m’emmène à ta boutique ? Mh ! »

Il acquiesce de manière la plus convaincu qui soit.

« Bien sûr, que je veux venir ! J’aime bien t’aider, c’est marrant. En plus j’avais rien de prévu ! »

Il prononce ces derniers mots comme si son agenda est rempli et qu’Illan est le petit chanceux qui a décroché sa dernière place libre. Mais il est des plus sérieux. Et puis il verrait bien comment ça se passerait pour la soirée. Il ne veut pas être un boulet pour Illan ou provoqué des soucis avec son colocataire. Il serait se contenter d’une après-midi à l’ennuyer. Ca ressemblerait pas à du travaille s'ils étaient à deux, en plus. Il redépose ses pieds au sol et se rapproche un peu plus d'Illan, tout excité de passer le reste de l'après-midi avec lui. Il se dépêche encore plus d'engloutir son sandwich.

Il garde son sourire un peu idiot en entendant son ami rigoler. Il aime bien entendre rire les gens, même s’il ne comprend pas forcément la raison. Comme maintenant. Trop enthousiaste ? Ça doit être ça. Il n’y a pas d’autres raisons. Pourtant il y a de quoi être pressé. Le magasin d’Illan est cool : il y a toujours de bonne musique, le vendeur est sympa, il y a une bonne ambiance et Aidan arrive toujours à découvrir de nouvelle chose grâce à Illan. Il serait encore plus jeune, il se dandinerait sûrement le banc en s’impatientait  de sa vitesse à manger pas assez rapide pour lui. Il se contente d’ailleurs de sourire à son ami quand il lui fait remarquer. Il ne s’arrêterait pas pour lui répondre, ça ne ferait que le ralentir. Il sait mâcher et il n’a pas peur de s’étouffer. Ce serait  tout aussi idiot comme mort que celle qu’ils ont évoqué précédemment.

Aidan avait de la chance de ne pas avoir une coiffure qui nécessitait beaucoup de travail, Illan aimait trop lui ébouriffer les cheveux pour qu’elle tienne longtemps. Il sourit encore un peu à cette idée car dans le fond, il aime bien sentir Illan aussi proche de lui. Il ne suit pas pour autant ses conseils et continue à engloutir son sandwich en quatrième vitesse.

«  Deux justiciers au sauvetage de la musique ! »

Il est déjà debout à côté de son ami, prêt à s’en aller, et sourit doucement à cette pensée, vu ce qu’il y connaissait lui en musique comparé à Illan. Il le regarde avec un grand sourire mais il sent les bras passé autours de son épaule avant de pouvoir réagir. Il pose sa main  un peu au-dessus de la hanche de son ami pour l’encercler à son tour. Il observe toujours Illan, un semblant de réflexion affiché sur le visage, pendant qu’il le détaille. Alors qu’Aidan connait déjà bien son visage pour l’avoir scruter un nombre incalculable de fois, surtout au début de leur relation.

« Sois pas jaloux de leurs atrocités, toi aussi tu pourrais faire partie d’un boys band si tu voulais. Tu serais un vrai piège à fille. »

Il rigole, il aime bien l’embêter. Mais c’est sûr qu’avec ses lunettes en prime sur le nez, personne ne résisterais longtemps au look un peu plus intello d’Illan. Il cesse doucement de rigoler. Et pose sa tête contre son épaule en continuant à avancer. Heureusement qu’il est un peu plus petit qu’Illan et qu’il peut facilement prendre cette position sans ralentir le rythme de leur pas.

« Faudrait qu’on t’apprenne un jour à voler avec ‘Réa… Au moins des briquets. »

Il a gardé un petit air innocent en évoquant le fameux briquet volé par Néréa qu’il n’avait pas besoin de voir pour savoir qu’Illan l’avait sur lui. Et c’est peut-être bien un reproche, d’avoir été obligé de rendre sa trouvaille, alors qu’elle avait pu le lui offrir sans qu’il proteste. Un peu trop gamin boudeur sur les bords ? Non, du tout. Enfin peut-être que si, même s’il ne laisse pas apparaître la mine qui va avec.