L'HISTOIRE
« Donne-moi une étoile à atteindre. »

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Puis ce salaud s'est barré, tout simplement. Rien, pas un mot pas une lettre, aucune explication. Mowgli a juste prit ses affaires une nuit, et le lendemain matin il n'était plus là. Mon frère, mon propre frère, la personne en qui j'ai, du moins j'avais, le plus confiance m'a complètement abandonné, le destin de notre mère dépressive entre les mains. Alors à mon tour, j'ai tout abandonné ; les études, les potes, les soirées. Ma vie d'adolescente quoi. J'ai ainsi veillé sur ma mère, nuit et jour, chaque jour qui passèrent elle devenait plus un fardeau qu'autre chose même. Je en vous cache pas qu'à plusieurs j'ai pensé faire comme mon frère, suivre son exemple et me tirer de cet enfer dont je ne voyais pas la fin. Mais je n'étais pas une lâche, moi. Il n'y a donc pas un jour, pas un, où je n'étais pas derrière son dos, à lui préparer ses repas, l'a faire manger même quand elle était vraiment en sale état. L'a mettre devant la télévision pour qu'elle avale les conneries qui y passe, et puis j'allais l'a couché. Avec le recul, je me dis que décidément non, ça n'était pas une vie. Je n'en veux absolument pas à ma mère d'être entré dans une telle dépression, loin de là, mais avec du recul je me rends compte que j'ai passé des années à assister ma mère, et à faire en sorte qu'elle continue à vivre un minimum, les rôles étant complètement inversés.. La jeune fille que j'étais, tout juste entré dans sa phase d'adolescente, avait du vite grandir pour prendre la responsabilité de sa mère. Payer les factures, faire les courses, prendre les appels de mon collège pour justifier mon absence, et toutes ces choses que sont supposés faire les parents, pas les enfants. Au moins, j'eus le mérite de m'afficher très tôt comme étant dépendante de ma propre personne. Sur qui d'autre pouvais-je compter après tout ? Ma mère n'était pas en mesure de prendre les choses en main, je ne sais même pas si elle eut remarquer l'absence de mon frère d'ailleurs. Elle était dans un tel état second, chaque jour, tel un cadavre ambulant en fait. Son enveloppe corporelle était belle et bien là, mais à l'intérieur c'était le néant.
Je me suis alors faite une promesse à moi-même, car cette femme avait beau être la cause de la misère qu'était ma vie, elle restait ma mère. Je me suis promise de rester avec elle jusqu'au bout, jusqu'au dernier souffle qu'elle poussera. J'étais réaliste, je savais donc qu'elle n'en aurait pas pour des années avec tout les cachets et bouteilles qu'elle s'enfilait à longueur de temps. J'avais pourtant tout essayé pour l'a faire arrêter, tentant de lui faire comprendre que ces merdes finiront par l'a tuer. Mais elle était dans un tel état second qu'elle se contentait de m'envoyer balader, de manière parfois même violente. Je ne baissais cependant pas les bras, et prenais seule des rendez-vous avec des spécialistes. Spécialistes mon cul, tout ce qu'ils trouvaient à me dire était « Si elle même ne se donne pas les moyens d'arrêter, on ne peut rien faire. ». Mais comment pouvait-elle avoir la conscience même de vouloir arrêter vu son état ? Non, décidément, je n'étais vraiment pas aidé..

Ce sentiment d'abandon m'a alors poursuivit toute mon adolescence, et encore aujourd'hui il persiste. J'avoue qu'à ce moment même de ma vie, je ne me rendais pas compte à quel point je pouvais être malheureuse. Non, pour moi tout ce que je faisais était purement normal : ma mère n'était pas bien, et j'étais la seule personne qu'elle avait. Je devais alors m'occuper d'elle, en tant que fille, en tant que seul enfant qui lui restait. L'autre ayant foutu le camp en voyant la situation s'aggraver. A-t'il prit la peine d'appeler ne serait-ce qu'une seule et unique fois ? De demander de nos nouvelles, des miennes au moins ? Non, pour lui nous étions toutes les deux déjà bien mortes et enterrées. Je fis alors de même dans mon esprit, et chassais à tout jamais le souvenir de mon bien aimé grand frère. Je n'avais vraiment pas de temps à perdre avec ce genre de futilité.

Et puis on m'abandonna de nouveau. Le soir avait pourtant tellement bien débuté ; ma mère avait accepté de laisser de côté ses bouteilles, et nous allions nous poser devant un film rien que toutes les deux. Ça faisait des semaines que nous n'en avions pas eu l'occasion, j'étais alors toute excitée à l'idée de cette belle soirée qui se profilait. Ma mère déjà installée dans le divan, les couvertures et coussins prêts à nous recevoir, je demandais à ma mère de m'attendre le temps d'une petite dizaine de minutes, la glace manquante à l'appel. Je me rendis alors à l'épicerie du coin en toute vitesse, n'aimant pas devoir laisser ma mère seule trop longtemps. Et finalement c'est elle qui décida de me laisser pour toujours.
Me rappeler de la scène me déchire tellement.. A peine avais-je entrouverts la porte que je vis ses pieds se balancer doucement dans le vide. Elle venait tout simplement de se pendre au lustre du salon. Et tout comme mon frère, je n'eus le droit à aucun mot, aucune explication pour son geste ultime. Oui, à présent j'étais seule avec moi-même.

C'est à partir de ce jour que commença mon problème avec l'alcool. Rien ne sert de vous préciser le traumatisme que me causa le suicide de ma mère. Moi qui l'avait soutenu chaque jour, qui avait prit soin d'elle, plus que je ne pris soin de moi, elle m'avait laissé tomber dès que j'eus le dos tourné. Je commençais alors par terminer les bouteilles qu'elle avait laissé derrière elle, buvant à sa santé parfois même. Et puis, quand toutes les réserves furent entamer et que mon addiction était à son comble, je partis en racheter. Encore et encore. Et tout les jours je m'enfilais des litres dans le sang. Boire, boire encore et encore jusqu'à finalement atteindre le même stade que celui de ma mère, celui de déchet humain. Heureusement, si j'ose dire réellement, au bout de quelques semaines on vint me sortir de ce tunnel sans fin. Lorsque j'entendis la sonnette retentir, allez savoir pourquoi j'ai directement pensé que c'était Mowgli qui enfin me revenait. Mais non, lorsque j'ouvris la porte, la personne que je vis dans l'encadrement fut un parfait inconnu. Après avoir crier de manière désespérée le prénom de mon frère, m'étant aperçu que ça n'était pas lui, je voulus refermer aussi tôt la porte. Mais le pied de cet inconnu me l'empêcha. Il dut alors remarquer mon état, et sans ne rien demander entra chez moi et se dirigea vers la cuisine.
Je n'étais clairement pas en état de lui crier dessus ou de comprendre quoique ce soit à ce qu'il faisait, alors je m'étais contentée de retrouver mon fauteuil pour m'y vautrer et continuer à me noyer dans mes souvenirs. Finalement, quand j'émergeais le lendemain, je constatais qu'il avait vidé toutes mes bouteilles dans le lavabo, ainsi que rangeait un minimum la maison. Je crois bien que cet événement me permit d'avoir comme un déclic. Alors, quand je vis qu'il avait laissé son numéro sur un papier, j'appelais immédiatement, et en quelques secondes il fut là. Normal, habitant juste en face.. Il m'expliqua alors qu'il s'était justement inquiété de ne plus me voir sortir depuis des semaines, et de voir le courir s'accumuler sur mon palier. Puis, lorsqu'il évoqua ses condoléances à propos de ma mère, je lâchais totalement prise. Ç'en était trop, trop pour mon pauvre cœur déjà tant endommagé. Je me mis alors à fondre littéralement en larme contre son épaule, à pleurer à en oublier de respirer, à sentir mes yeux fondre sous les larmes, me sentir descendre plus bas qu'à terre. Me sentir tellement misérable.

Deux ans plus tard, Gab et moi étions mariés, et c'est seulement après ces deux années que je me décidais d'appeler mon frère. Non pas seulement pour le prévenir du décès, passé certes, de notre mère, mais surtout pour enfin avoir des nouvelles de lui. Le choc lorsqu'au bout du fils j'entendis sa voix, mon cœur battant, les larmes revenant à la charge.. Il m'avertit alors qu'il allait enfin rentrer de son New York, enfin revenir aux sources. Enfin me revenir. Il allait sûrement m'en vouloir de ne pas l'avoir averti de la mort de notre mère au moment même, mais je ne voulais pas qu'il ne me voit dans mon état cadavérique.. Je restais une personne fière tout de même. Aujourd'hui, ma situation s'est enfin améliorée, grâce à l'argent que m'apporte mon mari. L'argent, toujours l'argent, voilà la seule chose qui réussit à présent à m'apporter du bonheur, aussi éphémère soit-il. Pourtant, ce trou béant en moi persiste, encore et toujours je ressens ce manque je ne sais définir me ronger les jours passant. Et je sais qu'un jour, il finira par m'envahir pour de bon.

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HORS JEU ▹ GROUPE : serge gainsbourg ( ) ▹ AVATAR : la muse française, mélanie laurent ▹ SCENARIO ou PERSONNAGE INVENTE : personnage inventé ▹ PSEUDO/PRENOM : Lorenza, alias BELLA CIAO. ❥ ▹ ÂGE : dix-sept ans, bientôt dix-huit ▹ OU AVEZ VOUS CONNU LE FORUM? : par mon amour de Charles-Henry ▹ PRESENCE : 8/7jrs tout les jours de la semaine quoi