Tu sors une clope de ta poche. Tu tires ton briquet de ta poche arrière de jean, par la même occasion. Tu la portes à tes lèvres et l'allumes. Le tabac s'embrase alors, tu prends une bouffée. Celle-ci te réchauffe immédiatement le corps, pourtant si froid au contact de l'air frais parisien. T'es dehors. Tu sors du boulot en fait. T'avais un rendez-vous aujourd'hui. Du boulot, un shooting. La journée a été longue. Tu voulais partir. Tu voulais te casser de l'agence plus tôt, mais ils t'ont retenu. Ils t'ont baratiné sur de nouveaux essais. T'as du pain sur la planche. Tu le sais, mais tu ne veux pas y penser. Nan, là, tu veux juste sortir. Juste aller faire la fête. Avec ou sans ta bande de potes. T'es parti. Tu marches d'un pas nonchalant et las. Tu remontes plusieurs rues avant d'arriver face au Rex. Le bar. C'est parfait pour toi. Un endroit chaud et du bon son. Rempli. Ouais, cette boîte était toujours remplie. Tu le savais parfaitement. Tu pourrais peut-être y trouver quelqu'un. Une conquête. Féminine ou masculine. T'étais d'humeur à tout en ce moment. Tu jouais le con avec ces dames et le bâtard auprès de ces messieurs. T'es impulsif. T'arrives en boîte seul. Sans vraiment t'attendre à repartir avec quelqu'un sous le bras. Et pourtant. Ça te prenait. Un mec. Une nana. C'était comme un plouf plouf, tu sais le jeu de gamin ? Ouais ? Bah ta vie sexuelle, en gros c'était ça. Bref. Tu finis ta clope et l'écrase au sol avant d'entrer dans le bâtiment. T'es gelé. Tu fais craquer tes mains en entrant et te dirige aussitôt vers le bar. Tu commandes. Un truc bien alcoolisé, bien fort. T'as la sensation que la boisson te procure une certaine chaleur. Il en est rien pourtant. T'es là, debout, droit comme un i. Tu tournes la tête dans différentes directions. Tu vois pleins de nana. Des mecs aussi. Tu sais pas trop encore pour quel côté tu pencheras ce soir, mais une chose était sûre : t'allais t'éclater.

Le temps passe doucement. Tu dragues quelques nanas. Mais rien d'autres. Celles-ci t'intéressent pas. Tu penses. Tu tournes la tête, enfin. Tu vois une blonde. Bien foutue. Vaguement, de dos tu penses la connaître. Ou la reconnaitre. Une conquête sûrement. Quoi que t'en as eu tellement que tu peux pas te souvenir de toutes. T'essaye de l'approcher pour voir son visage. Ouais, on dirait un psychopathe. Mec, sérieux ? Tu t'approches, un sourire béat sur la gueule. T'es presque minable. En fait, ouais, t'es minable. Tu la vois partir, un mec la suit. Tu pestes intérieurement. T'aimes pas qu'un type touche à tes jouets. Une nana c'est un jouet pour toi. Bref. Ce type la suit jusqu'aux toilettes. T'apprécie pas. Ce type te fout le plomb au moral. C'est clair.

i'm on my way

Spoiler:

Tu sers les dents en voyant son visage s'orienter dans ta direction. Elle te regarde elle aussi. Tu la reconnait, presque aussitôt. T'as mal. Tu reçois un coup au cœur, inattendu et par inadvertance. Mais tu t'es aussi pris une baffe en pleine face, lorsque ses yeux ont incendié ta peau. Elle est à une vingtaine de mètres, mais tu la vois. T'es pétrifié, elle te fait peur. Elle te fait aussi peur que ce jour où elle t'a renvoyé de chez elle, de son cœur et de sa vie. Tu frémis lorsque tes yeux effleurent sa peau. D'une si longue distance, tu voulais pourtant t'éloigner encore. Tu veux te cacher, sauter derrière le comptoir et faire comme si tu ne l'avais pas vu. Comme si elle n'était qu'illusion. Un mirage. C'est ce que tu préfères te dire. Cette vue n'est pas réelle. Ton cerveau invente. T'aimerais bien. La voir te fait éprouver une sensation bien particulière. Tu veux l'approcher doucement, mais aussi l'empoigner et la secouer, lui faisant découvrir une haine implacable. Ton cœur en morceau. Tu veux lui exposer sur un plateau. Mais t'es trop fier. T'es trop fort pour laisser paraître tes envies. Tu veux lui bondir dessus et la violenter jusqu'à ce qu'elle comprenne ce que tu as vécu. Loin d'elle. Mais t'es pas comme ça. T'es pas si mauvais que ça, mon pote. Au fond, je le sais, tu veux paraître agréable et changé. Tu veux l'aborder et lui proposer un verre. Te renseigner sur ce qu'elle est devenue. La baratin habituel quoi.

Difficile pour toi de prononcer son nom ou simplement son prénom. Le simple fait de l'avoir face à toi te rend malade. Tu tournes la tête en la baissant légèrement. T'espère qu'elle parte, sans venir te voir. Tu veux te convaincre que votre histoire est belle et bien finie. Cependant, tu te rappelles cette foutue lettre, celle que ta mère t'a donné à ton retour. "Tu dois en avoir rien à foutre aujourd'hui, après tout ça fait déjà trois ans, mais à l'époque tu étais mon meilleur ami, mon confident en plus de tout le reste et je te considère toujours comme quelqu'un en qui je peux avoir confiance aujourd'hui." Tu te souviens encore de ces mots. T'as lu cette lettre des dizaines de fois, essayant à chaque fois de l'expliquer et de la détailler au mieux. Comme si tu te la jouait philosophe. Comme si tu passais ton bac et que tu te préparais à une dissertation. T'es débile. Cette fille t'a fait souffrir. Aujourd'hui, elle est devant toi et toi tu restes planté là. Droit comme un i. Le mec s'était déjà barré depuis un bout de temps. Toi, tu la fixais. Comme elle te fixait. T'avais baissé la tête, puis décidant finalement de faire quelques pas. Relève la tête mec. T'es pas une merde. Pas comme le type de tout à l'heure. "Qu'est c'tu fous là ?" Tu parles d'un ton froid accentué d'un accent légèrement londonien.

i'm on my way

Tu te demandes ce qu'il fout la mais il te devance, jamais tu n'avais cru le revoir après n'avoir reçu aucune réponse à ta lettre ? Tu te posais des questions, tu lui en voulais forcement. Tu 'avais rien reçu, aucun signe de vie à pars bien sur les shoots qu'il peut faire. Tu lui en voulais énormément c'est sûr, tu ne savais même pas s'il avait pris le peine de lire ta lettre et tu t'en fichais tout à coup tu ne ressentais qu'une simple colère envers lui. "J'pourrai te retourner la question. " Tu préférai ne pas rentrer dans les détails, tu venais de sortir des chiottes accompagné d'un taré qui c'était barré aussi vite qu'il était arrivé. Tu ne savais pas comment Alceo te voyais dorénavant, surement comme un salope mais tu t'en fichais tu te persuadais que tu n'en avais rien à foutre de son avis. "Et puis, qu'est-ce que ça peut bien te foutre t'es pas mon père. " Tu répondais sur la défensive, tu n'aimais pas forcement être comme ça mais les mots jaillissais sans même que tu y réfléchisse. Bizarrement, ça te faisais tout de même un peu plaisir de le revoir tu ne l'avais pas vu depuis longtemps après tout. " Je.. Je vois que tu vas bien. T'as la belle vie quoi. " Dit-tu, alors que tu es l'une des filles la plus pourri gâté sur terre. Personne n'a réellement une idée d'à quel point ta famille est riche, et d'à quel point tu peux et as le pouvoir de tout ou presque acheter. Tu le regarde dans droits dans les yeux, son regard te transperçais presque amis tu ne devais pas failler, tu voulais voir quel lueur il y avait dans ses yeux que tu as toujours eu du mal à décrypter, étais-ce de l'amour ? De la haine ? De la compassion, par rapports à tous ce que tu lui avais confiés ? Tu n'en savais rien, et si c'était de la pitié ? Tu préférais baisser la tête machinalement et lui demande : " Ça va au moins ? Tu sais.. La vie tout ça.. " Tu étais affreusement gênée, et tu évitais de parler de toi surtout tu pourrai craquer, devant lui tu perds tes moyens comme au lycée.

Tu la regardes, tu l'observes. Non, tu la dévisages plutôt. Tu te demandes vraiment ce qu'elle fiche ici. Tu ne pensais pas retomber sur elle un jour. Ou alors, tu l'espérais de tout ton cœur. Après cette fichue lettre, tu t'interdisais de penser à elle. Tu te refusais de la regarder. Tu voulais te retourner et sortir d'ici. Seul. T'étais comme un canard face à l'eau. Tu voulais y tremper tes pieds mais t'avais peur des bateaux. Tu refusais de souffrir à nouveau par sa faute. Le seul fait de l'avoir en face de toi te retournait le cœur. Elle te procurait quelques frissons lorsqu'elle parlât. Tu te souvenais de sa voix, toujours, mais l'entendre te fit un effet tout particulier. Tu ne réponds pas à ses remarques. Ses pics. Elle parle vaguement de son père, tu t'en fous. T'es impassible et tu veux lui paraître totalement indifférent. Entre nous, c'est bien compliqué. La belle vie ? Pas tant que ça. Elle croyait. Tu t'en sortais plutôt, tu faisais au mieux.

" Ça va au moins ? Tu sais.. La vie tout ça.. " Tu la fixes, interloqué par ses mots. Tu ne pensais pas qu'elle finirait par baisser la tête et t'adresser un mot à peu près aimable. Toi, tu veux pas fermer les yeux. Tu restes pas là, face à elle, pour parler de la pluie et du beau temps. T'en à rien à foutre. "Qu'est-c'que ça peut t'faire hein ?" Tu veux faire ton gros dur. Tu veux pas te montrer lâche. Même si tu regrettes certainement votre rupture. En soit, c'était sa faute. Peut-être avais-tu quand même participer à un tel dénouement ? Tu plonges ton regard noirci dans le sien. Il est vide, tu n'y vois plus rien. Il n'y a plus cette petite lueur que tu voyais auparavant. Cette petite lueur qui l'habitait lorsque vous étiez encore deux jeunes adolescents. Lorsque vous étiez tout petits, ou encore lorsque vous étiez amants.

Spoiler:

i'm on my way

Tu l’as connu gentil, tu l'as connu méchant. Tu le connaissais confient, drôle et sympathique mais tu ne le connaissais pas aussi rancunier, surtout après tout ce temps. Après tout ce qu'il s'était passé entre vous deux et après tant de temps surtout, tu n'avais pas imaginé que vos retrouvailles serait aussi froide et pourtant. Dans ta tête, s'aurait été un moment magnifique ou l'un comme l'autre vous vous excusez et vous passer à autre chose, ensemble peut être qui savait ? Dans ta tête c'était comme ça, la réalité en est bien loin. Tu avais préféré l'autre version, mais l'autre version n'était pas la bonne, pas la vrai, y avait-t’il une chance pour qu'elle se termine comme dans tes rêves ? Secrètement tu l'espère, mais bizarrement tu ne peux ne pas lui en vouloir. Tu es en colère contre lui toi, même après tout ce temps. Tu n'as donc pas le droit de lui jeter la pierre après tout, le temps ne règle pas les problèmes. Tu te sens discrètement mal par rapports au ton que tu as eu avec le bel italien, alors tu essayais de rattraper le coup en tentant une approche disons sympathique, mais c'est un claque monumental que tu reçu en pleine face. "Qu'est-c'que ça peut t'faire hein ?" Ouais c'est vrai, qu'est-ce que ça peut te foutre ? Il ne s'est pas battu pour toi, il ne te mérite pas il faut que tu te mettes ça dans le crane et une bonne fois pour toute. Il faut que tu le laisse s'en aller, de ta tête, de ton cœur. Car malgré tout, il faut avouer que tu ressens des choses pour lui, des choses qui te sont encore flou. Tu te souviens de cet ami d'enfance adorable qui te rassurait quand tu te sentais vraiment seul, malgré les grandes maisons et le luxe. Tu te rappelles de votre premier baiser et de votre première fois. Oui, Alceo avait été le premier et tu avais cru qu'il serait le dernier. Tu étais bien conne, vraiment conne de croire qu'une histoire comme la vôtre aurait pu durer toute une vie. Vous n'êtes pas à la télévision ou tous se passe bien pour les deux héros, vous devez laisser l'autre partir. " Rien du tout, j'essayais d'être polie un truc qu'on apprend pas chez les médecins peut être ? " Tu te lâche, peut-être ne le reverra tu pas après ça ? " Mais bon, t'es un branleur quoi, t'as pas hérité du cerveau de la famille. " Tu remettais un coup de jugement sur le tableau, alors que tu ne valais pas vraiment mieux au fond. Tu avais eu la chance d'être assez belle, bien foutu et riche, mais tu avais arrêté tes études il y a bien longtemps préférant vivre sur des réserves. Travailler pour ta sœur a été une chance, que tu étais en train de gâcher et tu n’avais aucune excuse.

Spoiler:

Tu soupires. Elle te répond, encore et toujours. Elle t'énerve de plus en plus. T'aurais préféré qu'elle se taise et qu'elle baisse les yeux. Qu'elle se barre, mais nan elle est toujours là. Face à toi. Tu la dévisage. "Rien du tout, j'essayais d'être polie un truc qu'on apprend pas chez les médecins peut être ?" Elle se fout de ta gueule, toujours. "Mais bon, t'es un branleur quoi, t'as pas hérité du cerveau de la famille." Elle te juge. Elle se fout vraiment de toi. Bien qu'au fond, elle valait sûrement pas mieux que toi. T'avais refusé de suivre le chemin tracé par ton père, t'en avait qu'à faire de ses conneries de toubib. Tu voulais vivre ta vie, comme bon te semblait. C'était ta vie après tout, pas la sienne. Alors à sa remarque, tu ne réponds pas. Tu passes outre. Tu restais fier de ton parcours jusque ici. Tu pouvais vivre sans demander d'aide à papa-maman contrairement à cette fille. T'étais libre. T'avais ta bande de potes, c'était la seule chose qui te préoccupait. Ta bande de potes. Tu les aimes. Ils sont là pour toi ces trois là.

"J'en ai rien à foutre." T'as balancé ça comme ça, presque dans le vent. T'attends pas de réponses, pas d'excuses non plus de sa part. Tu t'en fout de ce qu'elle peut bien penser. Après tout ce temps, tu veux quand même lui faire du mal. La blesser au plus profond, jouer au con avec elle comme elle t'avait si bien soupçonné à l'époque. Celle où elle t'a plaqué comme une conne. Sois-disant, tu te foutais trop d'elle. Elle s'était fourré le doigt dans l'nez. Tu l'aimais. À l'époque. Tout faisait désormais partie d'un temps passé. Tout ça, c'était plus d'actualité. Elle était passée à côté de quelque chose, pour sûr.

Spoiler:

i'm on my way

"J'en ai rien à foutre." T'avais l'impression qu'il n'en avait rien à foutre de tout, comme si rien ne le touchais. Ça te faisais chier, de le voir indifférent à tout ce qui sortais de ta bouche. Tu voulais qu'il se bouge un peu le cul, qu'il s'excuse pour les conneries qu'il avait pût te dire par le passé, que vous tourniez la page et que vous redeveniez amis, mais vous en étiez incapable. Tout bonnement aussi têtue l'un que l'autre, à croire que vous faisiez exprès. À une certaine époque vous n'auriez pas pût rester fâchés plus d'une seconde, mais votre dernière dispute avait signé l'arrêt de votre amitié et de votre entente. Ça faisait trop longtemps que vous n'aviez pas été réuni comme ça, maintenant c'était le cas que va t'il se passer ? Tu ne le connaissais plus, avait-il même pris la peine de lire ta lettre ? " Mon père est mort. " Vos deux pères étiez très proche, c'est grâce à eux que tu avais rencontré Alceo. Toutes sa famille avaient été présent pour toi lorsqu'il est mort, mais lui il n'était pas là, tu ne savais même pas si il était en courant. Tu n'avais pas osé demander à sa mère, de peur qu'elle ne s'imagine trop de chose. Tu voulais voir sa réaction, voir si de ça aussi il en aurait rien à foutre. Et si c'était le cas ? Tu ne savais pas à quoi t'attendre de sa part. "Tu as lu ma lettre ? Est-ce que tu l'as au moins ouverte avant de j'en suis sûre la déchirer ou de la jeter à la poubelle ? " Tu ne sais pas vraiment pourquoi tu restais là à discuter avec lui, tu n'en avais pas besoin, si ? De quoi ? Qu'il te dise qu'il a une superbe vie sans toi et tes caprices de princesse, qu'il a un travail qu'il aime et des potes sur qui compter ? Qu'il adorait sa vie de jeune beau gosse célibataire et qu'il comptait en profiter jusqu'à se trouver une autre femme que toi avec qui partager sa vie de futur mannequin célèbre. Tu n'avais pas envie d'entendre ça, bizarrement tu préférerais le savoir malheureux plutôt qu'heureux avec quelqu'un d'autre que toi.

Spoiler:

"Mon père est mort." Tu le savais déjà. Ouais, t'avais quand même pris la peine de lire sa lettre. Lettre qu'elle avait fait passé par ta mère. Elle te l'avait confié à ton retour d'Angleterre. Tu ne t'attendais pas une telle chose venant de Carrie à l'époque. Et pourtant, elle t'avait écrit. Elle avait pensé à toi au cours de ses trois ans. T'as pensé à elle aussi. Tu lui souhaitais juste d'être heureuse loin de toi. C'est elle qui avait pris la décision de te mettre dehors. Pas toi. Alors dans cette histoire, c'était surtout à elle de s'en vouloir. T'as peut-être mal agit avec elle quand vous étiez encore ensemble, mais pourtant, tu préférais rejeter la faute sur elle. Question de fierté sans doute. "Tu as lu ma lettre ? Est-ce que tu l'as au moins ouverte avant de j'en suis sûre la déchirer ou de la jeter à la poubelle ?" Tu ne savais trop quoi lui répondre. Lui dire que oui, tu l'avais lu ? Plusieurs fois même. Que tu ne l'avais pas jeté au feu comme elle le pensait si bien pourtant. Que tu l'as relu la veille même. Non tu ne voulais pas. Tu refusais de paraître si intéressé à son égard. Tu ne voulais pas qu'elle croie quoi que ce soit. T'avais autant souffert qu'elle, t'en étais convaincu. Aujourd'hui, tu as trouvé ta voie. Tu suis ton propre chemin plutôt. T'avais évolué. Tu l'effraierais si tu lui avouais la vérité. Si tu lui avouais que t'invitais des garçons dans ton lit. Si tu lui disais que t'étais toujours célibataire, depuis votre rupture en fait, mais que tu préférais profiter. Elle te craindrait à coup sûr. Dans sa lettre, elle t'a avoué avoir changé du tout au tout. Elle est passée par la case drogue puis la case cure de désintoxication. Sans compter la case enterrement, celui de son père où elle n'avait versé aucune larme. Mais toi aussi tu avais changé. Tu ne voulais pas lui mentir une fois de plus. Tu ne voulais pas mentir sur ça. Même si tu voulais te cacher et te protéger un minimum, tu ne pouvais pas te permettre de partir sans lever les yeux vers elle, sans même lui manifester un soutien. Vous étiez quand même très proches en étant mômes. "Bien sûr, je l'ai lu." Net, tu t'arrêtes. Tu sais pas trop comment parler de ça. T'as pas envie de la vexer ou de la blesser, pas à ce propos. Ton cœur était encore suffisamment humain pour être respectueux de cette situation. Le reste, tu verras après. "Je suis désolé. Pour ton père." Uniquement. T'as du mal à t'exprimer. Vous êtes face à face, les gens qui vous tournent autour. T'es pas franchement à l'aise. Tu perds en égo. Tu te sens légèrement affaibli maintenant. Tu craqueras pas devant son visage d'ange. Elle ne fait plus partie de toi. Du moins, plus dans ton cœur. Tu laisses quelques secondes de côté ta rancune et ton air je m'en-foutiste. Tu lâches un instant ton caractère de gros dur et ton envie de la traiter de moins que rien. "J'étais pas là à l'enterrement." Nan, sans blague ? Elle avait dû le remarquer, puisque tes parents y étaient eux. "J'veux dire, j'pouvais pas venir." T'étais pas au courant plutôt ! Et revenir d'Angleterre juste pour ça, t'aurais filé des boutons tiens donc. Plus sérieusement. T'avais de toute façon mieux à faire que de penser à elle. Mieux à faire que d'appeler tes parents. Et finalement mieux encore que de penser à Carrie et d'penser à l'hypothétique possibilité de la recroiser. En Angleterre, en France, ou bien encore au bout du monde.

Spoiler:

i'm on my way

"Bien sûr, je l'ai lu." Tu en est presque surprise. Je dis bien presque. Tu savais que vous aviez eut une histoire très compliqué et c'est pour cette raison que tu t'attendais à se qu'il lise la lettre même si vous étiez en froid depuis trois ans. Vous vous étiez construit une vie l'un sans l'autre et alors qu'il a  l'air de bien vivre la sienne, la tienne allait de plus en plus mal et tu sentais que de ton côté tu souffrais et que tu touchais le fond, mais tu te voilais la face et gardais le sourire. Tu te réveille avec des inconnus, tu te dégoute après ça mais tu recommence le soir même, parce que tu ne peux pas t'en empêcher. C'était de plus en plus dur pour toi de tout suivre. "Très bien, alors explique moi. Pourquoi tu ne t'es pas donné la peine de me répondre, tu étais si occupé ?" Tu n'avais pas l'impression de vraiment connaître le jeune homme qui se tenait devant toi, ce n'était pas le même qu'avant et pourtant uniquement trois ans sépare votre dernière entrevue, était-il possible de changer aussi vite ? Tu te dis immédiatement que oui, après tout tu étais aujourd'hui considérée comme une prostituée de luxe, une junkie, alors qu'il n'y a pas deux ans tout le monde te voyais comme une petite ange, la femme à épouser. Tu avais changé, et tu voyais que tu n'étais pas la seule. "Je suis désolé. Pour ton père." Tu le croyais, vraiment, et tu te contente de lui adresser un merci à peine audible et pendant un moment tu te demande si vous pourriez être amis à nouveau, tu te sentais toujours étrangement liés à lui. Tu sais qu'à aucun moment l'un de vous deux n'avouera ses torts, vous aviez votre fiertés. "J'étais pas là à l'enterrement." Tu hoche la tête, tu le savais bien. Ce jour-là, tu te rappelle avoir longtemps espéré le voir venir, mais tu croyais quoi ? Qu'uniquement parce que ton père était mort il allait faire le déplacement, te serrer dans tes bras et que tout serait effacé ? Peut-être, qu'il n'en avait plus rien a fiche. C'est sans doute pour ça qu'il ne s'intéresse plus à toi, à ceux que tu as pu devenir, peut être qu'il fait sa vie loin de toi et qu'il est heureux, se qui te rends folle. "Oui, j'aurais sûrement eut besoin de toi, mais tu n'étais plus là. Et puis, je m'attendais à quoi de toute façon ? Tu as ta vie, tes potes, t'en as plus rien a foutre du reste n'est-ce pas ?" Tu as l'impression d'être sur le point de pleurer, mais tu reste insensible à tout se qui t'entoure. Tu ne pleure pas, tu ne ris pas, tu as perdu ta joie de vivre qui te rendais si spécial aux yeux des gens. "J'veux dire, j'pouvais pas venir." Tu soupire, c'était du passé tu ne pouvais pas rester là-dessus. "On ne peux pas revenir en arrière,  ça serre à rien de me dire ça maintenant. On peut rien changer... Pour tout." Tu parlais de cet enterrement, des trois années passé sans lui et bien sur de l'immense dispute partie de rien qui avait mit fin à toute une amitié. 

Spoiler: