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MessageSujet: ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT   ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT EmptyMer 27 Mar - 7:39


LIÔZ RENOIR
« Et l'Ange, châtiant autant, ma foi ! qu'il aime,
De ses poings de géant torture l'anathème ;
Mais le damné répond toujours: « Je ne veux pas ! »


CARTE D'ID Mlle. Mme. Mr. Liôz Renoir

DATE DE NAISSANCE : t'as vu le jour un soir de vingt-quatre février, c'était il y a quelques vingt-deux années que t'as pris ta première bouffée.
LIEU DE NAISSANCE : paris, la ville lumière, haut lieu de la mode, des grands magasins, le luxe et la vie à la française. paris le revers de la médaille, capitale des snobs, défoncés au chauvinisme, coincé dans une vallée au milieu de ses banlieues mal famées.
NATIONALITE : parisien, tête de chien, parigot tête de veau. français jusqu'au bout des grèves. ▹ ORIGINES : cheveux bouclés, nez un peu proéminent et vous avez devant vous le stéréotype du juif. ça vient de ta mère mais tu restes français jusqu'au bout des ongles, y'a qu'à t'écouter parler anglais pour s'en assurer.
VOUS HABITEZ seul(e) en couple en colocation en famille
VOUS ETES ACTUELLEMENT étudiant salarié sans activité
après ta prépa économique voie scientifique, tu as été reçu à HEC ou tu étudies les finances.
ETAT CIVIL célibataire en couple marié divorcé c'est compliqué
INFOS SUPPLEMENTAIRES
TAILLE 1m79
STYLE VESTIMENTAIRE T’es du genre à être toujours bien habillé. T’aimes les chemises bien propres et bien cintrées. Tu ne supportes pas la saleté. Tu aimes les marques élégantes et discrètes. Abîmes qui aspire tes économies. Si en semaine, tu restes sur tes classiques, avec parfois même une cravate desserrée, en dehors des cours, t’es tout de même plus décontracté. Bien que tu restes toujours dans la simplicité.
SIGNES PARTICULIERS Divers tatouages parsème son corps, toutefois aisément recouvrables par des vêtements. On notera tout de même une croix gammée à l'intérieur de ses cuisses. On fait tous des erreurs, vous savez. Il a des marques de rasoir cicatrisées sur l’avant-bras, toujours cachées par des manches longues ou une sorte de bracelet.
TABAC " Juste en soirée ;) " Un vrai pompier Jamais.
ALCOOL Jamais De temps en temps Pilier de bar.
POLITIQUEMENT PARLANT VOUS ÊTES PLUTÔT Bleu Marine ! Le changement c'est maintenant. Travailler plus pour gagner plus.
QUELLES LANGUES PARLEZ VOUS ? en plus de parler anglais et bien évidemment français, t'as décidé de te mettre au chinois, vous savez, la nouvelle langue de business, c’est très recherché dans le domaine et t'as aussi fait un peu d’allemand, bien que tu sois loin de le parler couramment.
MOYENS DE TRANSPORT : tu te déplaces le plus souvent à pied ou en métro et quelques autres transports en commun.
DÉCRIVEZ PARIS EN DEUX MOTS : argent, décadence.


I ♥ RIEN, JE SUIS... Liôz est comme un animal sauvage, farouche, il n’aime pas se laisser approcher. Il s’entoure de mystères, s’enferme dans ses murs invisibles, dresse des parois à tout va. Liôz semble craintif parfois, il se cache derrière de faux airs d’agressivité et une langue acerbe. Liôz est un grand pessimiste, il manie l’humour noir comme un grand art. Pourtant, il a l’ambition inscrite dans l’âme, c'est plutôt paradoxal. Déterminé, il arrive à de grandes choses rien qu’avec un peu de volonté. Pas prêteur pour un sou, possessif par dessus le marché, Liôz semble pouvoir devenir bien jaloux. Si Liôz semble globalement désabusé, sur certains domaines, c’est un vrai passionné, capable de rester plusieurs sur le même sujet, avec son air exalté. Liôz est lâche, il préfère fuir, disparaître, se terrer, plutôt que de se confronter aux problèmes qui se posent. Il ne parvient pas à s’aimer et encore moins à s’assumer et surtout pas sa bisexualité. Il masque ses penchants par une haine exacerbée. Méfiez-vous, Liôz est en proie à cette certaine instabilité, ce passé sombre qui sans cesse, cherche à le rattraper. Ces tourments qui le hante, sa dépression et ses addictions passées. Il tente de rester sur le droit chemin, mais ses démons tentent toujours de le dévoyer.

J'AIME Liôz aime les mathématiques, les chiffres, leur logique, ça a toujours été son trip. À la vitesse à laquelle il résolve équations ou simples opérations, il est souvent qualifié de génie. Il aime les nouvelles technologies, il passe beaucoup d’heures devant son ordinateur. Liôz aime l’argent, les billets, leur couleur. Liôz est passionnée par les plus grands tyrans de tous les temps et vous une fascination malsaine envers le régime nazi dont il collectionne les vieilles photos en noir et blanc dont il parsème les murs de sa chambre. Il ne quitte jamais son petit couteau suisse. Il est obsédé par la couleur du sang. Il peut passer énormément de temps à chercher le bon ton sur un morceau de papier qui lui sert de palette. Il admire l’art en général, plus particulièrement la peinture. Il adore observer les artistes à l’œuvre, cette application passionnée. Il aime la propreté, lorsque tout est bien rangé, plié et ordonné. Il aime les chats et lorsqu’il se croit à l’abri des regards, il n’hésite pas à nourrir quelques une de ces bêtes abandonnés qui trainent dans le coin. Il adore sa mère, même si parfois, il vous dira le contraire.

JE N'AIME PAS Liôz déteste son père, il lui en veut de l’avoir abandonné, sa mère et lui, pour un autre homme. Il en est devenu homophobe, incapable de s'aimer soi-même. De ce fait, Liôz abhorre aussi les fleuristes et les fleurs en elles-mêmes, la plupart des autres formes végétales. Il n’aime pas la nature en général. Citadin, il ne supporte pas la campagne et son calme étouffant. Il déteste les chiens, leur odeur et leur manière d’aboyer, la plupart des bestioles sans compter les chats. Impatient, il déteste attendre. Il aime bien manger, mais ne sait absolument pas cuisiner, il est même capable de rater des pâtes. Liôz ne supporte pas tout ce qui a trait aux juifs, il déteste rassembler en lui certains de ces clichés et n'hésites pas à sortir nombre de blagues antisémites. Son nez est un véritable complexe pour lui, il le voit difforme, beaucoup trop grand et déteste lorsqu'on le frôle. Il déteste cette attraction qu'il a pour la décadence. Son corps constemment en manque. Son icapacité à résister. Il déteste parler de son passé. Il est gêné de revoir ceux qui en faisaient parti. Il ne supportes pas les enfants, leurs cris et leurs pleurs. Mais ce qu'il déteste le plus, incontestablement, c'est bien lui.


HORS JEUGROUPE : GAINSBARRE ▹ AVATAR : XAVIER DOLAN ▹ SCENARIO ou PERSONNAGE INVENTE : TOUT DROIT SORTI DE MON IMAGINATION ▹ PSEUDO/PRENOM : AMIANTE ▹ ÂGE : DIX-SEPT ANS Y'A PAS BIEN LONGTEMPS ▹ OU AVEZ VOUS CONNU LE FORUM? : BAZZART, IL ME SEMBLE ▹ PRESENCE : J'SUIS UN BON GEEK

vous savez quoi, vous manquez sérieusement d'un groupe "CHARLES BAUDELAIRE" avec tous les pessimistes, les mécontents d'la vie, les éternels insatisfaits qui ruminent dans leur spleen (a)



Dernière édition par Liôz Renoir le Jeu 28 Mar - 15:35, édité 7 fois
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MessageSujet: Re: ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT   ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT EmptyMer 27 Mar - 7:39


les familles malheureuses sont
malheureuses chacune à leur façon

Pourtant tout à l'heure dans la synagogue l'un après l'autre
Ils baiseront la thora en soulevant leur beau chapeau
Parmi les feuillards de la fête des cabanes
Ottomar en chantant sourira à Abraham ▲ APOLLINAIRE

Instant figé, une photographie abandonné. Portrait de famille défiguré. Cadre cassé, le monde s’est écroulé. Deux silhouettes abandonnées sur le canapé. Deux cœurs brisés, des âmes délaissées. Ils ont le regard hagard, en contemplant le néant. Du haut de tes neuf ans, tu viens de voir la silhouette de ton père s’en allant. C’est peut-être la pire chose pour un enfant, que de voir les larmes de sa mère s’écouler lentement. Mais maman est perdue sans papa à ses côtés, maman elle a d’autres chats à fouetter. Maman elle a oublié de détourner sa tête, maman elle a craqué. Silence brisé, éclats de verre par milliers. Maman vient de fracasser un de ces beaux clichés de famille parfaite. Sourires fanés, joie oubliée, hypocrisie épargnée. Toi tu tiens recroquevillé dans le canapé, à attendre ce qui va arriver. Le départ de ton père a tout gâché. Le rêve de la famille heureuse a implosé, vague souvenir d’un temps passé. C’est comme si le monde s’était ouvert sous vos pieds. Maman te dira plus tard, qu’elle avait tout vu venir, qu’elle l’a toujours su. Elle te dira que tous les artistes étaient comme ça et que papa était trop épris de liberté. Mais toi, tu sais très bien qu’elle te mentait, que la surprise l’a frappé aussi fort que toi. Le destin s’est bien foutu de votre gueule. Alors y’a eu les messages de tolérance, maman qui tentait de te rassurer de te consoler comme elle le faisait elle-même. Pourtant y’a toujours cette amertume au creux de ton âme, une certaine haine à leur égard. À ces êtres différents que tu qualifies d’anormaux. C’est de leur faute si papa est parti. Parce que papa ne vous a pas seulement abandonné comme ça, avec une autre femme, sa secrétaire à la poitrine un peu avantageuse. Certes, cela aurait été difficile, mais vous y seriez parvenu, vous auriez surmonté cette épreuve. Mais papa a fait pire que ça. Papa est parti avec un autre homme. Et ni toi, ni maman s’en est jamais remis. Un tournant de votre vie. T’aurais pu avoir une enfance heureuse, une adolescence paisible, un métier bien payée, une femme bien jolie. T’aurais pu couler de beaux jours dans un bel appartement de Paname. Avec des si, on referait Paris. Tu te souviens très bien des cris et des pleurs, des peines et des rancœurs. Papa qui te faisait signe d’approcher, il avait besoin de te parler. Maman était encore à côté, tentant vainement de se calmer. Quelques instants de silence, atmosphère pesante. Toi, t’avais un mauvais pressentiment, le cœur qui battait trop fort, les larmes brûlant de sortir. Alors papa t’a dit qu’il s’en allait, que maman et lui c’était fini, même s’il aimait encore très fort, il aimait quelqu’un d’autre plus encore. Il disait qu’il l’inspirait, qu’il lui redonnait goût à l’art, à la liberté, aux espoirs qui l’étreignaient avant. Puis, papa t’a avoué que c’était un homme. Tu restais interdit devant cette déclaration, le cœur tambourinant trop fort, lèvres scellées par la peur. C’est à peine si tu respirais encore. Tu l’as regardé ramasser ses affaires, sa silhouette se découpant nettement dans la lumière puis disparaître dans l’embrasure de la porte. T’en veux à ton père, c’est indéniable. Cette putain de rancœur qui ne fait qu’étreindre ton cœur. Tu le détestes lui et sa putain de pédale. T’as dû le croiser quelques fois, quand maman te forçait encore à voir papa. C’était un fleuriste blond mince, aux yeux bleus, bien habillé, parfait cliché du parisien pédé. Tu te souviens très bien des regards noirs que tu lui lançais, ta façon de lui faire comprendre que tu le détestais. Tu le haïssais de t’avoir voler ton papa. À cette époque là, c’est le monde entier que t’abominais. C’est probablement toujours le cas. Tant de haine pour un si jeune garçon. Tu les détestes tous autant qu’ils sont, tu ne fais pas de distinctions. Tu ne les supportes pas, rien ni personne, surtout pas toi.

Pourtant, malgré tous les drames, les horreurs et l’abattement, les tourments et l’amertume, la vie continue. On dit que l’homme s’habitue à tout. On dit qu’on s’en remet toujours. On doit aller de l’avant. Tout ce qui ne tue pas rend plus fort. T’es peut-être l’exception qui confirme la règle. Parce toi, tu ne t’envoles pas vers l’avant, tu ne cours pas au loin. Toi tu sombres toujours plus bas. Le long de cette spirale infernale, la pente raide que tu dévales. Une chute au goût abyssal. Tu te sens dans la peau d’un grand noyé, à faire de grands gestes désespérés en regardant lentement la surface s’éloigner. Tout espoir envolé, tu sens l’angoisse s’insinuer. L’eau qui remplit peu à peu tes poumons, te laissant t’asphyxier. Tu te sens suffoquer, mais tu ne veux pas encore abandonner. Tu puises dans tes dernières réserves d’air, pour nager comme un forcené. Mais bientôt tu comprends que c’est trop tard maintenant et tu te laisses dériver. Au fond du bassin, reposera bientôt ton corps inanimé. Tu ne cesses de t’enliser, de perdre pied avec la réalité. Depuis que papa t’a abandonné, tu te sens plus capable d’être aimé. Tu glisses sur la vie, comme une goutte d’eau sur un imperméable. Tu passes à côté sans jamais y goûter. T’es passé par tous les pièges qui peuplent l’adolescence sous l’œil inquiet de maman qui travaillait tout le temps. Fallait bien ramener de l’argent. Alors tu trouvais refuge chez le voisin louche, l’archétype de l’individu pas bien fréquentable. Crâne rasé, docs aux pieds, portant haut les couleurs du skinhead anglais. Une autre âme égarée, rejeton mal-aimé du destin. Louis paraissait si sûr de lui, si fier et arrogant. Tu l’as suivi si aveuglément. Tu t’embourbais dans son chemin décadent, entre drogue et haine, tu savais à peine où donner la tête. Tu ne voyais plus la surface depuis tellement longtemps que tu te rappelais à peine ce que c’était avant. Tu ne pensais plus à ce que cela aurait dû être. Tu te contentais de vivre sur l’instant, comme si t’allais mourir à tout moment. Tu frôlais la mort, telle une vieille amie. Tu frôlais la vie, cette horrible ennemie.



il pleure dans mon coeur
comme il pleut sur la ville

Il résistait à toutes câlineries,
Et le chagrin mettait un papillon noir
A son cher front tout brûlant d'orfèvreries.
Ô l'immortel et terrible désespoir ! ▲ VERLAINE

Noir, tout est si terne et mort. Comme si ta vie entière était figée dans une nature morte qu’un peintre aurait égarée dans son placard. Tu agonises silencieusement. Tu contemples les plaies béantes de l’existence, âme maudite enfermée dans son désespoir. Défoncé à tout ce qui te tombe sous la main, tout ce que t’achètes à Aristide, dealer et frère de Louis. Tu veux t’échapper de ce monde pourri, côtoyer le firmament, frôler les astres en passant. Tu veux gambader doucement dans les paradis artificiels, ce goût de bonheur factice au creux de la langue. Tu ne comptes plus les heures que t’as passé en compagnie de Louis, avec plus de drogue que de sang dans les veines. Pupilles dilatés, le cœur prêt à exploser. Y’a les visions, les hallucinations. Les formes colorées, psychédélisme parfait. Les ombres menaçantes, la peur au ventre. Alors parfois, tu couches ça sur le papier, tu laisses les pinceaux danser, tes doigts, avec aise, les manipuler. Tu veux y mettre toute la noirceur de ton âme, toute la haine et la rancœur. Paysage hanté par le manque, la descente, la souffrance. Dystopie malsaine, toute teinté de pessimisme, révolté contre le système. Violence. Rouge. Noir. Sang. Terreur. Songe de l’horreur. Tu cauchemardes éveillé, tu perds le sommeil. Les cernes se creusent sous tes yeux, violacées. Toutes les journées se ressemblent. Tout est une copie, d’une copie, d’une copie. Tu n’es pas bien loin de te foutre un flingue sur la tempe. Bang. Bang. On abrège les souffrances. Pourtant, contre toutes attentes, t’es encore et toujours là. Parce qu’au fond t’es qu’un lâche, toi non plus, tu n’as pas le courage. Alors à défaut d’autre chose, tu continues de trainer ton corps décharné, espèce de carcasse ni morte ni vivante. Tu carbures à l’héro, respires la coke pour bouffer de l’ecsta. Et parfois, tu t’accroches à un autre corps, avec l’énergie du désespoir, le temps d’une nuit, d’une danse macabre, deux âmes paumées qui se cherchent. Et l’univers n’est plus qu’en enchevêtrement de douleur. T’attends seulement qu’on décide de t’achever. Que l’overdose te fasse entrevoir le bonheur que tu ne possèderas jamais, il te file entre les doigts et cours bien trop vite, bien trop loin pour toi. Recroquevillé dans ta coquille d’artiste raté, t’attends qu’enfin la Faucheuse décide d’arriver. C’est la promesse du néant, de l’oubli et du repos éternel que tu caresses du bout des doigts. En attendant, tu te transformes lentement en carcasse superbe, pourriture à ciel ouvert. Même Louis s’en sort mieux que toi, il ose te dire de ralentir, de moins forcer, pour qui est-ce qu’il se prend. Mais il t’en faut toujours plus, faut compenser les descentes. Et tu n’as bientôt plus d’argent. Et le manque, fantôme encore plus laid, plus méchant et plus immonde hante ton corps. Tu le traines comme un énième boulet au pied. Le fer rentre dans ta peau, entaille ta chair. Mais qu’est-ce qu’une souffrance de plus, au point où t’en es. C’est le front luisant, pauvre enveloppe charnelle toute tremblante que tu échoues devant Aristide. Tu chancelles, tu titubes, t’as du mal à te tenir debout. Y’a une lueur malsaine dans ces yeux. À te voir dans cet état, ce stade de décomposition. Ça le ferait presque de jouir, d’être en partie responsable de cette déchéance. Tu le sens, tu sais que cet homme est mauvais, qu’il prend plaisir à trainer les gens au plus bas, il se repait de vos malheurs et de toutes vos peurs. Il a deviné ce que tu venais faire là, les épaules affaissées et l’air penaud. Doucement, tu baisses les yeux, ne pouvant soutenir cette cruauté. Animal pris en faute, t’as honte. T’imagines sans peine le sourire carnassier qu’orne maintenant ces lèvres. Il s’octroie le plaisir de jouer avec toi, de soulever ton maigre corps sans difficultés, de te faire valdinguer jusqu’à son lit comme une poupée. Bien sûr, t’as mal, mais t’as l’habitude maintenant et t’agonises en silence. Tu te laisses faire, sans jamais oser le regarder dans les yeux. Pourtant, lorsqu’il grimpe sur toi, du moins ce qu’il en reste, y’a ce foutu doute qui s’imprègne de ta peau. Et l’expression sérieuse de son visage ne fait que redoubler ton effroi. Ses mains, monstres rugueux, se glissent sur tes hanches et la frayeur s’accentue de plus belle. Yeux écarquillés de terreur, ta voix au fond de ta gorge, se meurt. Ça l’amuse de te voir ainsi, à sa merci. Il a cette lueur qui brille dans ses iris sauvages. Tu commences à comprendre la teneur de votre marché. Nonobstant ton corps en manque qui crie famine et souffrance, les dernières bribes de ta raison te suggèrent de décamper avant qu’il ne soit trop tard. Tout cela mène à cette perpétuelle hésitation, ce combat intérieur qui te ronge l’âme. Mais il secoue le sachet de dope sous ton nez, sans te le laisser. Et c’en est fini de tes dernières arrière-pensées. Tu te jettes tout droit dans la gueule du loup. Naïvement, tu croyais que la drogue aidera à mieux faire passer. Tu pensais que tu pourrais oublier. Effacer le souvenir de son corps contre le tien. Vague de dégoût qui submerge ton corps. Tu te donnes la gerbe. Tu te traines jusqu’à la salle de bain y rendre le contenu de ton estomac. La bile affreuse et acide qui brûle ta trachée et laisse son arrière-goût ignoble dans ta bouche. Tu te penches sur le lavabo, laisse l’eau froide parcourir paumes et lèvres. Lorsque tu te lèves la tête, tu croises le regard d’un fantôme lugubre. Traits émaciés, peau sur les os, noir sous les yeux, formes distendues. Une frayeur passe dans son regard. Tu réalises que tu viens d’avoir peur de ton reflet dans le miroir. Tête entre les mains, larmes qui roulent sur tes joues, t’es si pathétique. Ton poing s’écrase sur la surface polie qui se brise. Tu ne veux plus te voir. Sur le rebord traine une lame de rasoir. T’as du sang plein la main, douleur fugace. Tes doigts caressent doucement la lame, avant de la glisser sur ton bras. Entaille rouge, large mais peu profonde. Sensation de contrôle. Rire soudain et dément. Jouissance éphémère. C’est la marque de ta nouvelle folie.



l'espoir des vaincus est de n'espérer point
J'implore ta pitié, Toi, l'unique que j'aime,
Du fond du gouffre obscur où mon cœur est tombé.
C'est un univers morne à l'horizon plombé,
Où nagent dans la nuit l'horreur et le blasphème ▲ BAUDELAIRE

Tu t’es juré de pas recommencer. Promesse trop vite effacée. Tu ne supportes pas cette vague d’écœurement qui se déchaine. Tempête soudaine. Ces marques sur ton corps, témoins de ta douleur. Elles te rappellent toutes tes erreurs. Bras croisés, tout recroquevillé, doigts agrippés. T’as envie de te gratter jusqu’au sang. Pour être enfin débarrassé de cette saleté que t’as l’impression de trainer, malgré toutes les douches que t’as pu prendre. Malgré la bouteille entière de savon que t’as pu utilisée. Tu sens la crasse de partout, comme incrustée. Cette insoutenable envie de crever. Les heures à passer à tenter d’oublier. Tu te haïras toujours pour ce que t'as fait. T’aurais dû prendre ça comme une sonnerie d’alarme, un signe pour te pousser à arrêter. Mais t’étais encore trop sonné, trop choqué. Ou simplement pas prêt à abandonner. Et encore trop fier pour demander de l'aide. Alors tout ce que t'arrives à faire, c'est d'y retourner, de te plonger corps et âme dans ce putain de cercle vicieux. Tu pensais déjà avoir atteint le fond, mais maintenant, avec un pied dedans, tu creuses ta propre tombe. C’est pitoyable à quel point il ne t’a fallu qu’une semaine à peine pour retourner à genoux devant lui. Tu te détestes pour ça. Tu hais ton corps pour ne plus arriver à se passer de came. Tu hais sa façon de réagir à certaines de ses caresses. Comme si Aristide ne pouvait se contenter de se vider. Il fallait qu’il comprenne que ce serait bien plus difficile pour toi, s’il te faisait aimer ça. Tu le sens. Tu le vois dans son regard victorieux à chacun de tes soupirs. Parfois, tu te demandes si ça pourrait devenir pire. La folie et la mort te guettent à chaque coin de rue. Leurs yeux maléfiques luisant dans les ténèbres. Elles font la course à celle qui t’attrapera en premier. De l’autre côté de la salle de bain, les entailles s’accumulent, toujours plus larges, plus profondes. Sang, douleur aiguë, éclair de lucidité ou de pure folie. T’en as plus pour longtemps, tu le sais. T’as abandonné maintenant, tu te laisses dérivé, t’es devenue sa pute, son objet. Mais rien de tout ça n’a d’importance. La mort au sourire accueillant te tend les bras. Tu résides seulement dans l’instant. Et dans quelques toiles qui trainent encore sûrement. Prévisiblement, tout est retombé sur toi, par la suite. Et le souvenir de cette soirée est gravé dans ton esprit, sur ton bras. Cicatrice que tu tentes désespérément de cacher aux yeux du monde. Aristide avait ses lèvres contre les tiennes, ses mains retirant le reste de tes vêtements. Toi, t’avais les yeux égarée dans le néant, à planer. Le corps inerte, quoique légèrement frissonnant, offert. Poupée perdue au creux de ses reins. Tête rejetée en arrière, tu ne le vois pas entrer tout de suite. Ce n’est que lorsque la pression contre ton corps disparaît que tu croises son regard. Louis est là, bouche bée, il a dû vous voir. Y’a ces brusques accès de mémoires. Tu te rappelles de toutes ces fois, où il avait frappé, les faibles et les pédés. Et toi, tu l’avais souvent accompagné, et maintenant tu t’en voulais. Violence gratuite, oublié le temps où il fallait une raison pour haïr, de nos jours on cogne aveuglément coupables et innocents. Sur vos têtes c’est l’enclume silencieuse qui s’abat. Personne ne semble oser ouvrir la bouche pendant un bon moment. Cela aurait pu être des heures, quelques minutes ou quelques secondes. Le cœur qui tambourine. La sueur qui dégouline. T’esquisses un geste pour te rhabiller. Sans le savoir, tu brises l’instant. Louis fonce sur toi. Bientôt tu sens les coups qui pleuvent sur ton corps fragile. Comme un million de couteaux qui s’enfonce dans ta chair. Tu ne résistes pas, pourtant. Pas la force. Pas la foi. Tu vogues en plein bad trip. Larme de sang. Hématomes violacés. Il s’arrête à un moment. Tu ne comprends pas. Tu t’en fiche. Tu t’enfuis. Tu te traines, tu marches, tu cours, tu voles. L’adrénaline te donne des ailes. Tu sais que le moment est venu. Jamais plus tu ne pourras plonger plus bas. Alors cette fois, y’a l’eau qui coule, lorsque le rasoir entame ta peau. Et bientôt tout n’es plus qu’une étendue de rouge. Écarlate, carmin, vermillon, cramoisi, y’en a pour tous les goûts. Tu sens ton cœur ralentir, ta respiration se calmer, la vision se flouter. Alors, tu offres un sourire à l’obscurité, tu souris à la mort qui vient te chercher.

Lorsque tu rouvres les yeux, péniblement, tu ne sembles voir que du blanc. Tu te demandes un instant, si c’est ça la vie après la mort. Si tu vas flotter dans cette pâle clarté pour l’éternité. Pourtant, peu à peu, ton regard se remet à distinguer des formes. Un visage, celui de maman, qui te sourit d’un air las, les traits tirés, les yeux rougis par les larmes. Elle serre ta main fort dans la sienne et te murmure des excuses que tu ne comprends pas. Plus loin, se tient une infirmière, toute de blanc vêtue. Elle glisse à ta mère que tu ne dois pas comprendre grand chose avec tous les antidouleurs et antidépresseurs qu’ils ont dû te donner. C’est pour ça que t’as encore l’impression de planer. Alors, tu comprends que t’es dans une chambre d’hôpital. Ton regard glisse sur ton bras gauche recouvert par les bandages avant que tes paupières ne redeviennent trop lourdes pour rester ouvertes et tu te sens retomber doucement dans les bras de Morphée. Les mois qui ont suivi, t’avais ta mère aux petits soins, elle avait réduit sa dose de travail, maintenant qu’elle s’était aperçue qu’elle avait trop négligée son fils. Elle a dépensé une fortune pour te mettre dans un centre de désintoxication. Les premiers jours de sevrage, furent difficiles. Trop sûrement, t’as bien cru ne jamais surmonté ça. Et peu à peu, tu te sentais mieux. Tu respirais de nouveau, entre les quatre murs de cette chambre. Tu te plongeais dans les livres, le travail, les maths. T’avais l’ambition de te reconstruire. Tout l’énergie que tu mettais pour sombrer tu le réinvestissais en travail et ça portait ses fruits. Après tout, t’avais toujours eu des facilités, plus particulièrement en maths. Il y a toujours eu quelque chose entre eux et toi, un souffle, une mélodie inexplicable. Sans doute la raison pour laquelle tu as toujours été doué en calcul mental. Ainsi, ta remontée fut exceptionnelle, t’as brillé dans ton baccalauréat et t'as pu avoir une bonne prépa. Toutefois, tu n’as jamais pu te débarrasser de tous les vieux fantômes du passé. Comme cette fascination malsaine pour les despotes qu’ont parsemé l’histoire de l’humanité. Plus grande encore, pour ce qui concerne la sombre période de l’Allemagne nazie. Les murs de ta chambre sont envahis des ces spectres sanglants, photographies en noir et blanc. Les Schutzstaffel dans leurs beaux costumes noirs. Ça peut faire un peu peur, douter de ta lucidité. Toi, tu sais que ta démence est depuis longtemps, un fait établi.



ô mon unique amour et ma grande folie
Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, - heureux comme avec une femme. ▲ RIMBAUD

Ton cœur rate un battement, lorsque que tu le vois. Tu te perds dans l’infini émeraude de ses yeux, pour la première fois. Tu ne t’attendais pas à ça. Alors que tu attendais dans l'ascenseur pour atteindre ce joli appartement. Trois ans que t'as joué le lycéen puis l’étudiant banal. Trois ans où t’as enfin l’impression d’être normal. Jusqu’à ce qu’il débarque dans ta vie, avec grand fracas. C’était pourtant juste une petite annonce pour une colocation. Quelques lignes noires sur papier blanc. Une chance pour te tirer de la maison avec maman, dont l'atmosphère se faisait étouffante. Tu ne sais pas trop pourquoi. Qu’importe, au fond ? Ton regard glisse doucement sur son visage, s’attarde quelques détails, les traces de peintures. Et tu te fais violence pour ne pas descendre plus bas. Pas maintenant. Un artiste, comme ton père. Ça aurait dû te laisser un arrière-goût amer. L’envie de t’enfuir, pour ne plus jamais revenir. Tu aurais dû pouvoir partir, prendre tes jambes à ton cou. Des colocations, t’en trouveras de partout. Mais c’était déjà trop tard, t’es comme happé dans sa bulle, hypnotisé, prisonnier. Tu sais que tu ne pourras qu’accepter. Emile. Tu laisses son prénom tournoyer dans ton esprit, créant des trainée de couleurs partout. Tu reprends bientôt tes esprits, tiré de ta rêverie. Une voix féminine, trop aiguë pour ta pauvre ouïe. Ou peut-être est-ce simplement cette gerbe niaise qu’elle crache à son oreille. Ça te fait l’effet d’un crissement de craie, des ongles qui griffent le tableau. Tu la sens cette haine acide qui se retourne dans l’estomac, prêt à remonter jusque dans ta gorge. Un de ces horribles haut-le-cœur. Tu retiens pourtant ton venin. Silence et faux-semblants sont tes meilleurs copains. La vie continue et tu traines ta carcasse un peu moins déglinguée qu’avant, dans la surface de l’appartement. T’empêches ton regard de déraper constamment sur lui. Pourtant, ces regards sont bien là, furtifs, discrets au maximum. Tu le vois parfois s’habiller le matin, se déshabiller pour se coucher, sortir de la douche, les gouttes d’eau encore luisantes sur sa peau. Et parfois, tu surprends son regard sur toi, ta bouche s’ouvre pour lancer une de ces remarques acerbes dont tu avais le secret, mais rien ne parvenait jamais à franchir la barrière de tes lèvres, face à lui. Tu te détestes pour ça. Et lentement et sûrement, tu glisses sur la même pente dangereuse qu'auparavant. À force de te rendre dans ces fêtes d'étudiants. Les rares fois où tu te trouves chez toi, tu t’enfermes souvent dans ta chambre, le nez dans les bouquins, entouré de tes photos de la seconde guerre. Tu essaies de le virer de ton esprit à grand coup de formules mathématiques. Tu calmes les battements de ton cœur sur des airs de musiques classiques.


Les mois qui s'écoulent le long du sablier. Tu vois leur relation se déteriorer. Et un nouveau souffle tient ton cœur animé. Quelque part, cette étincelle de joie est horrible de naitre de leur détresse. Un autre élément ajouté à la longue liste de tes problèmes de conscience, mais bien loin d'être le plus important. C'est plus fort que ça, le malheur des uns fait le bonheur des autres. Cruelle loi de la vie. C'est encore pire depuis qu'il a su qu'il deviendrait père. Emile l'évite, tu le vois et ça te remplit de joie. Pourtant, depuis le coup de fil de l'autre soir, tu sens que quelque chose s'est passé. Quelques jours après, lorsque tu l'entends rentrer, la soirée est déjà bien avancée. Il est trempé jusqu'aux os, il dégouline d'eau. Il t'adresse un étirement de lèvres, comme pour s'excuser d'avoir mouiller le plancher. Mais toi, tout ce que tu vois c'est cette détresse dans son regard, d'habitude si léger et plein d'espoir. Tu sens ton cœur se serrer, tu connais que trop bien cet air. C'est celui qui peuplait tes prunelles pendant ces longues années de désespoir. T’aurais voulu le prendre dans tes bras, le serrer bien fort contre ton corps. Enfouir sa tête aux yeux gonflés de larmes dans ton cou, réchauffer ses lèvres bleuies par le froid. Mais tu ne peux pas. T’as peur d’aller trop loin. Peur de perdre le contrôle. Toutefois, tu sais qu’en plus d’un remontant, il a besoin de ce réconfort que l’on ne t’a jamais donné. Alors tu n’oublies pas de ramener l’alcool avec les vêtements et la serviette pour se sécher. Tu sens bien que ce n’est pas la meilleure idée que de boire en sa compagnie, que tu pourrais faire des choses que tu allais regretter. Tu espérais simplement boire assez pour oublier. Effacer le souvenir de ses lèvres chaudes contre les tiennes. Ces quelques secondes de pour débordement, trop intenses, trop heureuses pour être vraies. Enfouies au plus profond de ta mémoire, pour te protéger. Sa femme venait de mourir, tu ne pouvais pas simplement l’embrasser. Tu ne pouvais pas servir de remplaçant, celui qui l’aiderait à se remettre de sa perte. Alors oui, t’as préféré oublié, pour le meilleur et pour le pire. Tu l’as regardé tomber droit dans les bras et jambes de celui que t’as instantanément détesté. Maintenant que toute la haine envers Lori s’était dissipée, fallait bien trouver un autre réceptacle où la diriger. Tu ne supportes tellement pas d’entendre ses soupirs étouffés à travers les murs. Jalousie acide te rongeant les veines. Alors le matin, lorsqu’il trainait à l’appartement, tout le venin remontait et tu le dégobillais sur cet ami bien trop proche de lui. Toute la haine, l’homophobie que t’as pu accumuler pendant toutes ses années, remontait par vagues destructrices. Alors, les soirs où il venait, tu t’arrangeais pour ne plus être là, tu sortais plus fréquemment, à te noyer dans l’alcool et quelques belles poitrines. Tout faire pour l’oublier. Tu te sentais pas bien loin de replonger, trop de tentations qui ne te demandaient que de céder. Tu ne tiendrais plus bien longtemps. Tu passais le plus clair du temps dehors à écumer quelques fêtes, pour ne pas avoir à trop les croiser. La vue d’Emile au bras d’un autre que toi t’insupportait.



il n'y a pas d'amour heureux
Rien n'est jamais acquis à l'homme Ni sa force
Ni sa faiblesse ni son coeur Et quand il croit
Ouvrir ses bras son ombre est celle d'une croix
Et quand il croit serrer son bonheur il le broie
Sa vie est un étrange et douloureux divorce ▲ ARAGON

Et l’art t’es revenu, bienheureuse maitresse. Elle a dû lire ta détresse. Où est-ce simplement lui, sa silhouette toujours penché sur quelques œuvres, ses pinceaux virevoltant sur ses belles toiles. Tu ne sais pas ce qui l’a fait revenir, ce démon fantaisiste, cette pulsion subite. Mais elle est bien là, animant ta main, ton corps entier parfois. Tu crayonnes sur tes cours, lorsque celui-ci devient trop facile à suivre. Et souvent, ce sont les traits d’Emile qui reviennent inlassablement, sous tous les angles. Alors tu gribouilles, tu effaces, t’as trop peur d’un regard indiscret et que tout soit foutu en l’air. Quelque fois, lorsqu’il n’est pas là, tu lui empreintes quelques tubes de peinture, parce qu’elle est de bonne qualité et que t’as pas envie de te pointer dans un magasin spécialisé. Pourtant, tu lui as toujours caché, le fait que tu peignais. Peut-être l’appréhension de le laisser te juger. Après tout, ce n’était qu’un loisir, un passe-temps. Ça ne faisait aucunement parti de tes plans de carrière. T’aimes trop le toucher des billets verts. Jusqu’au jour où il est rentré plus tôt du boulot, et t’avais laissé la porte de ta chambre ouverte, en plein travaux. Tu suis son regard soudainement attiré, par toutes les ébauches qui jonchent le parquet. Tu ne sais pas quoi dire et d’un coup t’as envie de te terrer dans un trou. Tu détournes les yeux, de peur de voir de la déception, une lueur de moquerie sans doute. Tu le sens te fixer intensément, mal à l’aise, tu tentes pourtant de soutenir le regard, déchiffrer l’expression de son visage. Mais il a seulement ce petit sourire énigmatique qui déclenche un doux frisson sur ta peau. Et bientôt, l’incident est clos. Du moins, c’est ce que tu croyais. Tu aurais dû deviner ses mauvaises intentions, dissimulées dans la passion infinie de ses prunelles de jade. Leur sinople t’a égaré, te laissant échoué au détour d’un sentier. Abandonné sur le bord du chemin, pauvre clochard sans lendemain. Tu ne l’as pas senti venir, lorsque le professeur d’art pose sa main sur ton épaule. Léger sourire flottant, tu le regardes bizarrement. Il te glisse quelques compliments, quelques mots d’encouragements. Te tend sa carte de visite, si jamais t'as besoin d'approfondissement. Emile lui a montré tes toiles. Ton poing se serre, jointures qui blanchissent, mâchoire crispée, colère contenue. Et le soir venu, il n’a pas franchi la porte que tes cris retentissent. Trop longtemps que ta rage n’avait pas éclaté de la sorte. Il a toute ta douleur, la frustration et la déception dans ta voix. Il n’avait pas le droit de les montrer. C’est ta propriété privée. Et tes lèvres crachent toutes les méchancetés. Toutes celles que tu as oubliées. Celles à qui t’aurais dit normalement à n’importe qui, sauf lui. Quelque part, au fond de toi, quelque chose remarque la couleur vitreuse que prend son œil, alors qu’il tente de s’approcher de toi. Mais la fureur l’emporte, tu le repousses d’un revers violent. Alors il se met à parler, de cette voix trop douce. Il te dit que t’es doué, qu’il se devait de les montrer. Ça ne fait que raviver ta colère, une bûche de plus dans le brasier. Tu fonces sur lui, saisissant au col, tu le plaques contre le mur, le poing levé, prêt à frapper. T’as déjà fait ça, par le passé. Pourtant, maintenant, alors que ton corps est appuyé contre le sien, la distance entre vous réduite à néant. T’as pas réfléchi et au lieu de laisser ton poing se connecter son nez, ce sont tes lèvres qui se plaquent contre les siennes. Élan de passion. Sensation de chaleur, qui parcourt tout ton corps. La pression de ce dernier s’accentue sur celui d’Emile, t’en veux plus. T’as envie de lui. C’est le message que tu fais passer, à travers ce baiser. Avant de subitement reculer, réaliser ce que tu as fait. Toute fureur oubliée, pour laisser la place au désarroi et aux regrets. Un pas en arrière et tu te prépares à fuir. Seulement, ton plan parfait n’avait pas prévu sa main sur ton bras, te retenant. Il te tire vers lui et tu ne peux que te laisser faire. Vos lèvres se rencontrent encore, pleines de fougue et de passion. Emile te rend dingue, tout en lui est propice au vertige, son visage, ses cheveux si doux entremêlés à tes doigts, son corps, sa voix. Cette nuit-là, t’as baissé les bras, lassé de reconstruire ces barrières qu’il brisait à chaque fois. Tu t’es fondu en soupirs et désirs. Myriade de baisers et de caresses. Son prénom que tu murmures du bout des lèvres. C’était différent de toutes tes autres expériences, mieux sans doute. Sans rien d’illégal dans le sang, trop belle lucidité de la sobriété. Tu t’en serais bien passer. Trop de signes. Ce plaisir trop intense, l’impression de vouloir mourir là maintenant dans ses bras. Le chaos innommable de ton cœur dans ta poitrine. Il va trop vite, trop fort. Il va lâcher, tu le sens. Et lorsque tu te retrouves à observer ses traits apaisés, sa respiration régulière, alors qu’il repose auprès de Morphée. Tu comprends que tout ceci est bien plus qu’une attirance. C’est ce sentiment qui dépasse tout entendement. Celui que t’es nullement prêt de ressentir, encore moins pour un garçon. L’esprit lourd de regrets, de doutes et de dégoût et toute ces petits mots qui ont le don de vous pourrir la vie. Le cœur en guise de boulet dans ta poitrine. T’as l’impression de t’être fait poignardée dans le dos. Ils ont peut-être pensé que tu n’avais pas assez souffert. Visiblement, quatre années de calme et de sérénité, c’était bien trop demandé. Ce doit être le centre de l’ultime blague cosmique. Il ne suffisait pas que ton père s’enfuie avec un autre pédé. Il fallait te faire devenir comme lui, te laisser amouracher d’un jeune artiste comme lui. C’est peut-être une déviance de plus, sorte de complexe d’Œdipe inversé. T’as le rire amer rien que d’y penser. Tu passes les jours qui viennent dans ta chambre, enfermé. T’as les excuses à la bouche, le travail en alibi, tout est bon pour l’éviter. Et les cernes reviennent, tout aussi violacées. Affreux souvenir des erreurs passées.




Dernière édition par Liôz Renoir le Lun 1 Avr - 0:55, édité 5 fois
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MessageSujet: Re: ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT   ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT EmptyMer 27 Mar - 7:41

bazinga rosie puppy ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT 2288098084 lili andréa ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT 2032852872

bienvenue mon joli tout à moi ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT 3916890345
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MessageSujet: Re: ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT   ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT EmptyMer 27 Mar - 8:32

Bienvenue ♥.
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MessageSujet: Re: ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT   ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT EmptyMer 27 Mar - 8:47

emile ; ça va, pas trop possessif, le petit ? ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT 2267033660 (ouais bon je t'aime quand même, tcheuh)
anaé ; merci bien, ma jolie puppy
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Mordred A. Selwyn

Mordred A. Selwyn
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MessageSujet: Re: ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT   ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT EmptyMer 27 Mar - 9:19

bienvenue cutie
alors je n'ai pas jeté de coup d'oeil à ta fiche mais dès ce soir je me plonge dans la lecture parce que bordelou j'ai lu une ligne et j'ai adoré bazinga écrire à la deuxième personne du singulier, ça donne une autre dimension au rp que j'aime beaucoup ** puis tes citations I love you celle de debussy m'a rappelé mon tpe de seconde OSEF Arrow (que èé je l'aimais bien ce tpe Arrow ).
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MessageSujet: Re: ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT   ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT EmptyMer 27 Mar - 10:08

harvey lili eh bien, merci bien, mon beau, tu m'diras ce que t'en penses ce soir alors -out- haha. azy mais vous faites de tpe en seconde ? et t'en a refais un en première ? jor double torture et tout ? j'viens d'passer l'oral du mien ce matin et même si je l'aimais bien aussi, j'suis bien content que ça soit fini lol
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N. Mathilde Dumont

N. Mathilde Dumont
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MessageSujet: Re: ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT   ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT EmptyMer 27 Mar - 12:00

Xavier Dolan ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT 3653090078
Bienvenue beau gosse et bon courage pour ta fiche!
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https://parisien.fr1.co/t1216-mathilde

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MessageSujet: Re: ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT   ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT EmptyMer 27 Mar - 16:06


Dolan ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT 3653090078 ce type est un génie ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT 3628026823
▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT 3542955102 le choix d'avatar, et gad, tu vas tuer l'admin ou le modo qui lira ta fiche (sérieux) mdr
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MessageSujet: Re: ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT   ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT EmptyMer 27 Mar - 18:12

Welcome kya
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MessageSujet: Re: ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT   ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT EmptyMer 27 Mar - 19:17

Interessant...

Bienvenue mec I love you
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MessageSujet: Re: ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT   ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT EmptyMer 27 Mar - 20:44

J'ai tué ma mère ! Bref, Xavier Dolan quoi. ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT 3885305179
Puis " Les familles heureuses se ressemblent toutes; les familles malheureuses sont malheureuses chacune chacune à leur façon. " Léon ! Le hérisson ! mes cours de français ! \o Bref, j'm'emporte. Arrow

Bienvenue. lol
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MessageSujet: Re: ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT   ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT EmptyMer 27 Mar - 21:08

Xavier est sublime, mais ton pseudo l'est encore plus, je suis amoureuse.
bienvenue à Paris et amuse toi bien ici. I love you
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MessageSujet: Re: ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT   ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT EmptyMer 27 Mar - 23:43

Je suis tellement pour un groupe Baudelaire pinkie
Bienvenue et GOSH ton histoire ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT 3653090078
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MessageSujet: Re: ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT   ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT EmptyJeu 28 Mar - 9:37

BIENVENUE ! Waw perso qui promet de déchirer ! Je viendrais quémander un lien ! *_*

Bon courage pour la suite ! ♥
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MessageSujet: Re: ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT   ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT EmptyJeu 28 Mar - 11:23

mathilde ; merci à toi, jolie lana puppy
alban ; oh gosh sid, qu'il est bandant ce petit ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT 2267033660 mais j'plussoie dolan est absolument génial : ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT 3653090078 tu m'ferais presque culpabilisé, va Rolling Eyes lol
dante ; merci bien cam
willem ; oh bah merci ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT 2267033660
jack ; oh bordel genest : ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT 3653090078 et ton métier lol j'suis ravi de t'rappeler tous ces bons souvenirs mon beau lili et merci bien.
mado ; oh kate lili merci bien ma jolie ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT 3301478411
candice ; mais oui ça serait génial comme groupe, on est ben d'accord cam et merci bien tu m'fais plaisir, va cam
maxyne ; oh merci ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT 3301478411 et ça sera avec plaisir pour le lien ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT 2267033660
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MessageSujet: Re: ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT   ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT EmptyJeu 28 Mar - 16:08

BIENVENUE PARMI NOUS, personnage très intéressant dis donc, il me fait penser à un pote à moi, tout torturé et tout Rolling Eyes genre poète maudit haha ! (vue que tu parlais de Beaudelaire ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT 3916890345 ) - je te valide en tout cas ▲ UN AFFREUX SOLEIL NOIR D'OÙ RAYONNE LA NUIT 950758505 (j'ai bien aimé le rail de coc en forme de croix nazi mdr *OUT* )
Bon jeu parmi nous!
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