L'HISTOIRE
« who's that chick »

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Lucie tourne en rond, darde quelques regards en direction de sa sœur, mordillant sa lèvre inférieure, jouant avec ses boucles rousses. Elle panique, clairement. Et il n'y a aucune raison à cela. Jambes croisées, plissant sa jupe de la paume d'une main, l'autre occupée à tenir sa fourchette, Zoé pique dans la viande, dans la sauce, pour la porter à ses lèvres. Bordel. « Alors ? » Pas le temps de mâcher, Lucie est comme une dingue, les yeux écarquillés, les mains posées sur ses hanches. Zoé hoche la tête deux, trois fois, repose son dos contre le fauteuil en continuant à mastiquer. « C'est bon oui. » Zoé attrape sa serviette pour la passer sur ses lèvres par à coups, la balance sur la table et déloge une de ses clopes de son paquet. Briquet, une longue latte, et le goût de la nourriture est rapidement effacé. Lucie tire une moue, sa lèvre inférieure comme disparue derrière la supérieure, ses sourcils pointant comme une ligne droite. On dirait un chiot. Un Caniche pour être plus exacte, vu la cascade de cheveux roux et frisés qui lui tombent sur les épaules, encadrent son visage couvert de tâches de rousseurs. Du moins, c'est cette image qui vient en tête, quand Zoé la fixe. « C'est Di-vin ma Lulu. » Zoé détache chaque mot, attrape son verre de vin pour vider le contenu d'un trait. Encore une fois payé par l'argent de papa et maman, ces vins qui coûteraient presque un mois de salaire. Heureusement qu'ils étaient là pour veiller sur Lucie, la petite dernière. Zoé aurait toujours pu se débrouiller seule ; même gamine quand elle courait à droite à gauche dans les rues parisiennes, qu'elle rentrait à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit et que la seule dispute qu'elle avait pu avoir était la lecture d'un manuel sur les relations parents-enfants confié par son paternel, pédo psychiatre, et accessoirement professeur d'université. Les pures bobos parisiens, la foule germanopratine parisienne. Lucie tire encore une fois la même tête, et Zoé éclate, les mains au ciel. « Pharaonique ! » Sa sœur se laisse retomber sur la chaise, face à la brune. Lucie avait toujours eu un problème affectif, elle se sentait constamment lésée, et avait toujours pris sa grande sœur pour un modèle. Aussi, voulait elle passer un concours culinaire pour elle aussi bosser dans ce milieu. Papa répétait souvent que Lucie était sa meilleure patiente. « Bon ? » Zoé laisse passer quelques secondes, tirant sur sa clope, recrachant une volute grisâtre. « Bon ... c'est dégueulasse. » L'une comme l'autre éclate de rire.



Zoé attrape un des torchons pour essuyer ses mains, essayer de stopper le sang s'écoulant de sa légère coupure. Dernier tour de service, la plupart des cuisiniers du Bristol étaient repartis chez eux, en cette nuit déjà bien avancée. D'ici quelques minutes, elle pourrait enfin souffler, retourner dans son appartement et s'écrouler de tout son long sur son lit. Elle rêve de son matelas, de sa couette l'étouffant presque, et de son chien qui viendrait inlassablement faire chier, l'empêcher de dormir. « Zoé ? » La jeune femme refoule un sursaut de surprise quand la voix douce raisonne derrière elle. D'un mouvement, la brune se retourne pour faire face à Lisa, sa patronne. Elisabeth, ou la femme accomplie. Même pas la trentaine, et cette femme avait tout pour elle, beauté, assurance, et une place de responsable dans un des plus grands hôtels parisiens. De quoi faire rêver. Zoé arque un sourcil, cachant sa main entourée par le torchon derrière son dos. Pas de dérapage possible ici. « Il va falloir que vous nous accordiez une heure de plus, un client exige une de vos fameuse crème brûlée. » Zoé refoule un juron devant une telle annonce, détourne le regard pour éviter à sa patronne d'y voir une colère naissante. « Je fais ça. » Et c'est toute sa soirée repos qui lui passe sous les yeux. (...) Elle frappe à la porte, deux coups secs. Personne, pas un bruit de l'autre côté, dans la vaste chambre d'hôtel. Zoé se penche pour poser le plateau, pas la peine de faire plus d'heures supplémentaire, quand un bruit de loquet qu'on déverrouille la stoppe dans son mouvement. Porte ouverte, une femme se dessine devant elle, un sourire sur ses lèvres recouvertes d'un rouge. Sourire en coin, elle ouvre la porte un peu plus grand pour laisser passer la cuisinière. Pas un mot échangé, Zoé mordille sa lèvre inférieure pour retenir un léger rire. Plateau déposé sur la table, elle a à peine le temps de se retourner qu'elle sent la main de la cliente se poser sur sa hanche, ses lèvres venir embrasser les siennes. Elle, Jessica.

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HORS JEU ▹ GROUPE : monsieur tout le monde ▹ AVATAR : emmy rossum ▹ SCENARIO ou PERSONNAGE INVENTE : personnagé inventé ▹ PSEUDO/PRENOM : rafoule ▹ ÂGE : vingt et un ans ▹ OU AVEZ VOUS CONNU LE FORUM? : bazzart ▹ PRESENCE : 4/7.