C’est quoi en réalité, l’amour ? Est-ce cette chose qui nous fait du mal lorsque l’on est heureux ? Est-ce cette chose qui nous fait sourire lorsque rien ne va ? J’en ai aucunes idées, je ne sais pas à quoi ça sert et pourquoi c’est là, mais en tout cas c’est bien présent, c’est là et ça ne partira pas si vite. Malheureusement. Et le début ? Qu’est-ce que c’est ? Peut-on savoir quand c’est, le début ? Parce qu’à notre début, il y a forcément eu un début pour une autre personne. Et qui nous dit que le début c’était forcément au début de notre vie ? Il peut être lorsque l’on rencontre une personne extraordinaire ou bien que l’on est en train d’en finir avec notre vie, il peut être n’importe quand. Mais nous ne le savons jamais. Et jamais nous le saurons. Je vais commencer par le début de mon histoire, enfin par un début.

Je suis né le 12 Juin 1993, à 14 heures précises. J’étais petit mas déjà chiant, il paraît. Et ce jour-là, je ne sais pas pourquoi, ma mère décida de m’appeler Justin mais mon père n’était pas d’accord et décida de m’appeler Alessio, en bref on m’appela Justin Alessio Crawford. Les 10 premières années de ma vie étaient les moins intéressantes de l’univers, en bref on s’y retrouve 10 ans après. J’avais donc 10 ans, j’entrais en sixième et déjà ça commençait à m’énerver. On m’a insulté sur mon physique, sur mon caractère, sur tout ce qui pouvait me toucher. Et un jour dans la récréation, alors que j’allais au plus mal, une personne pu m’aider. Il s’appelait Maxime, Louis Maxime Bayle. On est devenu rapidement amis, ou peut-être même plus pour ma part. Lorsque j’étais avec Maxime, j’avais l’impression étrange que j’étais enfin quelqu’un de bien. Il est devenu rapidement mon meilleur ami, et rapidement j’ai eu des sentiments qui étaient de plus en plus fort pour lui. J’en tombais amoureux, de plus en plus vite, mais j’ai appris à gérer ce que je ressentais. Bref, je suis amoureux de mon meilleur ami.

Et un jour, j’ai compris ce que c’était d’être réellement heureux. Il y avait cette fille, cette jolie brune avec son magnifique sourire de qui je suis tombé amoureux au premier regard. On a appris doucement mais sûrement à se connaître et chaque fois que j’entendais sa voix je tombais encore plus amoureux, chaque fois que j’entendais son rire ça me faisait sourire. Chaque matin, j’allais au collège parce que je savais qu’elle y était, je me levais car je savais que je la verrais. Et chaque matin elle était plus belle que la veille lorsque je l’avais laissée. On devenait de plus en plus amis chaque jour qui passait, je commençais légèrement à mettre de côté ma bande même si c’était pour leur déplaire, elle était devenue mon obsession. Et un jour alors que j’avais treize ans, on se retrouva au parc. Pendant des heures et des heures on rigolait sans savoir pourquoi, on se racontait des choses faites pour énerver les profs, pour énerver nos amis ou juste pour délirer. Et vins le moment le plus essentiel de ma vie, la première fois ou je l’ai embrassé. Ça avait duré quelques secondes, seulement cinq ou dix secondes mais c’était un moment inoubliable. Elle avait fait, comme à son habitude, un grand sourire. Et revins le moment d’aller en cours. Pendant tous les cours elle m’ignorait, c’était comme si j’avais disparu de nouveau. Je voulais des explications, je ne pensais pas qu’elle me donnerait celle-ci. « Alessio, t’es un gars formidable, franchement, mais j’suis pas amoureuse de toi. » C’était les mots qu’elle m’avait dit, et pendant plus de dix minutes je lui expliquais pourquoi je l’aimais. Au final elle a accepté, et on s’est mis ensemble : à treize ans. On se retrouve quelques années après, à mes 15 ans. J’avais commencé à boire et ça me déplaisait pas, je traînais à nouveau avec mes deux meilleurs amis et ça, par contre, ça ne plaisait pas à Kelley, ma copine. Elle voulait que je reste plus avec elle qu’avec mes amis parce qu’au final elle était tombée amoureuse, mais je commençais à me lasser. Et un jour elle comprit qu’elle avait fait la plus grande erreur de sa vie, alors qu’on était parti se coucher dans ma chambre, elle attendit que je m’endorme. Je n’appris que le lendemain. Lorsque je me réveillai, je ne compris pas immédiatement pourquoi elle n’était pas là. Je croyais pourtant qu’elle était dans mes bras. Je croyais que c’était un rêve et me leva alors, la cherchant dans toutes les pièces, je ne la voyais pas. Je commençais à croire que j’avais cru qu’elle était présente mais non. Et je retournai alors dans ma chambre, voyant le mot sur la porte. Elle m’avait écrit qu’elle voulait plus de moi, que j’avais été trop distant et que de toute façon elle ne m’aimait pas. Les mots que j’ai pu lire ce matin-là m’avaient brisé le cœur. Pour elle, j’avais tout fait. J’avais essayé tout pendant une journée pour l’oublier, mais je n’y arrivais pas elle hantait mes pensées. Et lorsque je retournai en troisième le lendemain, tout me paraissait si gris. En la voyant sourire avec ses amies et en voyant ce regard de haine envers moi lorsqu’elle me fit, mon cœur eu comme un coup violent. J’essayai de faire croire à tout le monde que ça allait, j’ai même réussi à le faire croire à mes deux meilleurs amis. Et je réussi à le faire comprendre à Kelley que j’avais besoin d’elle, en cours de musique. Le prof avait demandé à ce qu’on vienne chanter devant, chant libre. Tant mieux. Je me levai en même temps qu’elle, elle se rassise alors en baissant les yeux. En allant au micro, je savais ce qu’il me restait à faire. « Quand je me réveille ce matin tu n’es plus là, je croyais pourtant te tenir dans mes bras. Pensant que c’est un rêve, je me lève mais j’te vois pas. Dis-moi que tu reviendras, s’te plaît j’ai besoin de toi. Tu sais très bien que sans toi, moi je n’y arriverais pas. Je voulais rejoindre les anges mais mon paradis c’est toi. Fait moi un signe dit moi que t’es là et que tu m’aimes encore, reviens moi pour toi je ferais n’importe quels efforts. Si seulement je pouvais tout stopper, arrêter le temps, te revoir te retrouver ne serait-ce qu’un seul instant, te serrer dans mes bras et te dire que tu comptes pour moi, si seulement j’avais pu te dire tout ça avant que tu ne partes loin de moi... » Après que j’eu chanté ces mots, Kelley se leva et, même sous les menaces du prof, parti de la salle. Je me mordais les lèvres pour m’empêcher de la suivre. Je ne finissais même pas de chanter, je n’y arrivais pas. Et suivant son pas, je pris mes affaires et sorti à mon tour, la sonnerie retentissant en même temps. Je vis alors Kelley en larmes, elle était avec une de ses amies qui tentait de la réconforter mais malgré tout la brune s’approcha de moi. « Je te déteste Alessio, j’te déteste tu comprends ? Avec tout ce que tu m’as fait en plus tu me fais passer pour une conne devant tout le monde ? Va t’faire foutre, m’adresse plus jamais la parole ! » C’étais ses derniers mots, les derniers mots que j’entendis de sa part. Je n’avais rien fait pour la retenir, au contraire. « Je te fais passer pour ce que t’es, Kelley, t’arrêtes un peu de jouer ta martyre dans l’histoire c’est plutôt moi le martyrisé hein. J’vais pas me faire prier pour plus te parler, barre-toi de ma vie j’attends que ça, salope. » J’avais jamais été autant énervé. Mais en rentrant le soir chez moi, je ne m’attendais pas à ce qui allait se passer. Le lendemain matin en allant normalement au collège, je vis la meilleure amie de Kelley pleurer également, comme toutes ses amies d’ailleurs. Mais elle n’était pas là. En allant en cours de français, j’attendis longuement qu’elle prenne sa place à côté de moi, même en m’insultant s’il le fallait, mais elle ne vint jamais. En sortant des cours le soir et en voyant tous ces regards noirs posés sur moi, je commençais à penser qu’il se passait quelque chose de mal. Ce ne fut qu’en passant devant l’immeuble de Kelley et en voyant sa photo accrochée avec sa meilleure amie en larme devant que je compris, je me stoppais alors directement. « Tu m’explique ? » Je n’étais pas sûr de comprendre ce qui se passait jusqu’à entendre son amie m’expliquer. Je n’avais pas tort. Bref, ma petite amie s’est suicidée.

J’ai aujourd’hui 17 ans, j’ai fait une croix grosse comme un camion sur ce qui c’était passé avec Kelley même si ça reste gravé en ma mémoire et que ça me dégoûte plus que tout de l’amour à présent. Maintenant mes "histoires d’amours" se composent d’un verre, d’une courte drague, hop on couche ensemble et ça suffit, on se revoit plus. Je suis au lycée mais je travaille plus sur le chant, c’est ma passion. Sinon je suis toujours meilleur ami avec mes deux meilleurs amis. Et Maxime… Avec lui mes sentiments deviennent de plus en plus forts chaque jour mais à cause de Kelley, j’ai peur que ça recommence. J’essaye de prendre goût à ce qu’est devenue la vie. J’ai déménagé de chez mes parents, je vis tout seul maintenant et c’est beaucoup mieux. Bref, je suis jeune et con mais j’en profite, encore.