L'HISTOIRE
« Et la vieille dame assise dans le métro répétait sans cesse : quand je suis seule, je me sens belle. Quand je suis seule, je me sens belle. Quand je suis seule, je me sens belle . Et elle hochait gravement la tête, les larmes aux yeux. Et j'ai compris alors.L'Autre ne te sublime pas. Non.
Il t'abime. .»

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Tu contemples son corps qui semble si fragile, brisé en mille morceaux. Des tuyaux transparents, parfois colorés d’un rouge sombre parcourir le drap blanc qui la recouvre. Ses cheveux son détachés, encadrant son visage devenu terne, comme si la vie l’avait quitté. Et pourtant, le Bip régulier de la machine vous prouve le contraire, la ligne de vie qui s’affiche vous rassure. Absurde. La vie ne tient plus à un fil mais à un trait, à des tuyaux. Une larme roule le long de ta joue. Elle est sauvé enfin, ne soit pas si triste. Maman est avachie sur un fauteuil rose bonbon, tenant la main de ta sœur, s’agrippant à sa main plus précisément, la peur de la perdre la tenaille encore. Papa quant à lui, comme à son habitude, est lointain, le regard perdu, il contemple le parc de l’hôpital qui se déploie à travers la fenêtre. Il t’agace, sa froideur et le légendaire flegme anglais t’insupporte. Tu aurais souhaité le voir bouillonnant de culpabilité, les émotions à fleur de peau, la colère éclatante, vivant. Mais non. Il s’est réfugié dans son bureau à gribouiller dans ses carnets aussi pitoyables que ses cours de linguistique. Prof raté. Père à chier. Bravo Papa. Ton incapacité à élever tes filles ont mené ton aîné à se briser les ailes. Alors, sans un bruit, sans un regard, sans un soupir, tu disparais dans le tréfonds des limbes. Ton corps reste sur place, immobile, mais ton esprit est déjà loin, égaré dans les souvenirs. Ceux où tu courais main dans la main avec ta sœur dans les champs en jachères près de la maison de mamie. L’herbe vous piquait les jambes, les insectes martyrisaient vos peaux délicates, y laissant des plaques rouges que mamie s’empressait de nettoyer au vinaigre blanc. Vos rires s’envolent en même temps que les hirondelles, et, les doigts recouverts de chocolat fondu par la chaleur de vos corps, vous vous égosillez à en perdre le souffle. Le gros chat du voisin s’enfuit à vos mugissements. Vous voilà affublées de plumes telle des sioux prêtent à partir à la chasse au bison sauvage. Mais l’animal est bien trop futé et jamais vous ne l’attraperez jamais … Mais tout cela était bien terminé, la douce époque des patates douces écrasées à la fourchette et mélangées au lait fraîchement sortie du frigo s’était déjà envolé avec le décès de mamie. Tu perdais pieds, t’enfonçant un peu plus chaque jour. Aurais-tu le courage de continuer à t’accrocher ? Tu as beau sourire petite, les masques finissent bien par tomber et tu n’échapperas pas à la règle. Cette comédie que tu crois te protéger ne fait que t’affaiblir chaque jour. Un jour ou l’autre tu te perdras. Tout comme ses jambes … A trop vouloir fuir, ta sœur en à perdu l’usage. Les os aussi fins que le verre n’ont pas supporté le choc. Le médecin parle même d’amputation … La gorge sèche et les entrailles tiraillées, tu reviens petit à petit auprès de tes parents. Ta sœur dort toujours, c’est peut-être mieux ainsi. La folie l’habiterait à la nouvelle. Comme la lame fine et aiguisée de la guillotine, coupant tout espoir. Ça la tuera. Alors, plus que la peur de la retrouver morte, tu te mets à craindre le moment où la connexion nerveuse fera bouger ses paupières, ses yeux clairs s’abattront sur toi tel un hachoir, et ce sera finit pour vous deux. Vos parents ont déjà rendu l’a(r)me, tu sais depuis bien longtemps que tu n’as plus rien à attendre d’eux.

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Wahou je connais pas cette nana mais je la trouve hyper naturelle
Meugnifique quoi ! Bienvenue parmi nous en tout cas

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