Posy ▹ Je me prostitue la nuit pour payer mes leçons de poney

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L'HISTOIRE
« I’m a Barbie Girl, in the Barbie world »

LONDRES, United Kingdom
Appartement en plein centre-ville
L’air fraiche, les cheveux dans le vent, je regardais les arbres bouger, bientôt le printemps, j’aimais particulièrement cette époque de l’année. Je rentrais chez moi, je venais de finir l’école un peu plus tôt, justement parce que mon professeur n’était pas là. Vêtue de l’uniforme obligatoire, je me sentais bien, je me sentais heureuse. J’avais tout, des parents aimants, un grand-frère adorable bien que turbulent, une classe parfaite et mes notes étaient à la hauteur de mes espérances. J’étais en quelque sorte, la petite fille modèle, la première de la classe, la petite brunette que tout réussit. J’aimais ça, du haut de mes douze ans, j’avais un grand avenir devant moi. J’avais une démarche légère, j’étais contente de vivre tout simplement. Une fois devant la porte de chez moi, je notai le code et poussa la porte. Je pris les escaliers en courant, un peu de sport ne pouvait pas me faire de mal. J’entrai chez moi et me rendit dans le salon, toute souriante, fière d’annoncer ma dernière note à mes parents. Mon sourire disparu aussitôt, je vis mes parents et mon frère réunit dans le salon, tous trois braquaient leur regard en ma direction. Cette situation était des plus inhabituelle pour moi. « Posy chérie, il faut que nous parlions. » me dit mon père. Je fronçais alors les sourcils, que me voulaient-ils, pourtant je ne pensais pas avoir fait la moindre bêtise. Ils avaient tous l’air sérieux, j’avais un peu peur de leur visage. Je m’installai donc sur le canapé, à côté de mon frère qui faisait la gueule. Pff, cela ne changeait pas de l’ordinaire, il faisait toujours la gueule celui-là. Sauf avec moi, non quand nous étions à deux, je voyais un nouveau visage de lui. Bref, je jetai un petit coup d’œil en direction de ma mère, elle baissait les yeux et n’osait pas nous regarder. « Qu’est ce que j’ai fait ? » bredouillais-je. Mon père soupira, ce n’était pas facile pour lui non plus, vraiment dans cette pièce régnait une drôle d’ambiance. « Comme je viens de le dire à ton frère, tu sais, maman et moi nous aimons beaucoup, nous vous aimons plus que tout. Mais il arrive parfois que dans un couple cela ne marche plus. Et bien c’est ce que … » A peine allait-il commencer une nouvelle phrase que mon frère l’interrompit, il était énervé et parlais fort. « Arrête ! Ce n’est plus une gamine. » Moi qui avait l’habitude de voir mon frère calme, cela me fit mal au cœur de le voir dans cet état là. Il s’était levé et tourné vers moi. « Ils vont divorcer et on va devoir rester avec maman, ils nous abandonnent, c’est aussi simple que cela. » Je ne comprenais pas, je ne voulais pas comprendre. Je regardais simultanément mon frère, ma mère et mon père. Ce dernier avait finalement décidé de faire comme sa femme, baisser les yeux au lieux d'affronter le regard accusateur de leur petite fille. Mon frère parti dans sa chambre en claquant la porte, il me laissa seule avec mes parents ou du moins, ce qu'il en restait. Alors comme ça, ils allaient divorcer, mon père allait partir et nous laisser seuls avec maman. C’était inimaginable, impensable, surtout en repensant à leur couple, ils semblaient heureux à deux mais apparemment, ce n’était qu’illusion. Sans dire un mot, je me levais et alla rejoindre mon frère dans sa chambre, le seul qui ne m’ai pas laissé tomber.

PARIS, France
L'Eurostar en direction de Paris Nord
Le silence régnait en maître dans le train, pas un bruit, nous évitions de nous regarder. Tout cela était si frais, si récent, j'avais peur d'aborder le sujet avec lui. Je me penchais légèrement vers la droite pour essayer d’apercevoir ma valise rose au loin. C'était la première fois que je prenais le train donc j'avais un peu peur de me faire voler ma valise. Il y avait tout dedans, j'avais seize ans et toute ma vie pouvait être contenue dans cette petite valise. Des habits, des sous, quelques lettres importantes, deux ou trois photos mais surtout les CD de mes chanteurs préférés. Voilà, cela se résumait à ça. Les écouteurs dans les oreilles, je ne pouvais quitter mon frère des yeux, j'avais mal pour lui. En fait, ma mère venait de le mettre à la porte. Elle avait jeter son propre fils à la rue, tout ça parce qu'il faisait une crise d'adolescence un peu trop importante et qu'il fumait. Ok il commençait à tourner mal mais ce n'était pas une raison pour le foutre dehors. Elle l'avait banni du domicile et ça, je ne l'avais pas accepté. Je ne compris pas de suite, c'est quand je vis mon frère faire sa valise et venir me dire adieu que je commençais à réaliser. En tant qu'impulsive, j'avais décidé de le suivre. Et oui, mon frère comptait plus pour moi que ma mère. Je ne comprenais pas sa réaction mais aussi, je ne voulais pas laisser mon frère partir tout seul. Je ne voulais pas qu'il finisse mal, qu'il se drogue et qu'il finisse au fond d'un caniveau. J'enlevais mes écouteurs de mes oreilles et me risqua à lui parler. On ne s'était pas adressé un mot depuis qu'on avait quitté la maison. « Que va-t-on devenir ? » demandais-je doucement. Il quitta le paysage des yeux pour me regarder, on aurait pu croire un instant qu'il avait les larmes aux yeux mais cela devait être le reflet de la lumière du jour. J'étais vraiment mal pour lui, pour moi, pour notre avenir. « Je ne sais pas, tu n'aurais jamais du me suivre, c'est pure folie. » En effet, il n'avait pas tord, je n'aurai jamais du le suivre. C'était son problème mais c'était mon frère donc je ne pouvais pas l'abandonner ainsi. « Et ce n'est pas de la folie de partir comme ça dans un autre pays, tu ne parles même pas le français. » Il rigola, en effet, il était parti en France sans même parler la langue. Il était aussi impulsif que moi, nous n'étions pas frère et soeur pour rien. Il soupira de nouveau avant de me répondre le plus franchement possible. « Ecoute, ici je suis majeur, 18 ans est la majorité. Nous allons rejoindre Zadig, un ami d'enfance. Tu te souviens de Zadig ? » me demanda-t-il. Je mis un moment avant de me souvenir de Zadig mais en effet, je me souvenais de lui. C'était un ami de mon frère, un ami bizarre de mon frère même. Je ne l'avais jamais apprécié, il était assez malsain et me faisait un peu peur. Mais bon, étant avec mon frère, je ne risquais quasiment rien, du moins espérons-le. « Humm ! » répondis-je, perplexe. « Il va nous héberger quelque temps, je trouverais rapidement un job et on pourra se prendre un petit appartement. » Il était touchant, je lui fis un petit sourire rassurant, j'étais avec lui et pour rien au monde je ne pourrais le laisser tomber.

PARIS, France
Appartement de Zadig
« Putain Zadig, lâche-moi tu me fais mal! » hurlais-je en me débattant le plus possible. Mon français s'était amélioré avec le temps, voilà plusieurs année que j'étais à Paris et les choses avaient bien changé. Huit longues années que mon frère et moi étions installé dans cette capitale. Lui, avait bien changé, il s'était assagit et avait son propre appartement non loin de là. Et moi ? J'étais resté chez Zadig .. Beaucoup de choses avaient changé mais le pire c'était quand même ma vie. Adieu cette petite fille modèle et bonjour la fille malsaine qui fume de la drogue. J'avais eu mon bac avec un an de retard et depuis, j’enchaînais les petits boulots. Je n'arrive pas à me défaire de Zadig, je le déteste et il est dangereux, il me manipule pour arriver à ses fins, je ne suis qu'un petit jouet pour lui. « Je t'ai connue moins farouche, allez viens on s'en roule un et après on s'envoie en l'air. » Rien que de l'entendre prononcer ces mots, j'avais envie de vomir. Ce n'était pas possible, je me gâchais la vie, je m’éteignais à petit feu. Le sourire avait disparu de mon visage, je faisais beaucoup de malaise et il n'était pas rare que je loupe l'overdose de peu. J'avais besoin d'aide mais Zadig me faisait peur. Il contrôlait ma vie. « Laisse moi, j'ai pas envie ! » dis-je sèchement. Je cachais ma peur, je ne lui montrais pas. Il se leva et afficha un air satisfait, je n'aimais pas quand il prenait cet air là, mes jambes tremblaient et inconsciemment, j'aurai préféré mourir que de me trouver là. Le pire dans tout ça, c'est que mon frère croit que je vis une véritable idylle avec Zadig. Ce dernier s'approcha de moi et me bloqua contre le mur « Ne me résiste pas, tu vas faire quoi avec tes petits muscles ? » J'avais baissé les yeux, je craignais sa réaction. Il serait mes poignets et là, une larme coula sur ma joue. Une simple larme, je n'avais jamais pleuré devant lui. Je me sentais faible, tellement faible. Cette nuit-là, il me manipula pour la dernière fois. Je pris mon courage à deux mains et lorsqu'il s'était endormi, je pris mes affaires et alla chez mon frère, lui racontant absolument tout. Huit année de drogue, de manipulation. Aussi étrange que cela puisse paraître, il me soutint et m'incita à changer de métier. Il fallait fuir Zadig à tous prix. Je n'avais plus d'autre choix. Je m'étais réfugié chez mon frère et la seule chose que j'avais apporté : c'était ma guitare.

Aujourd'hui, je vis encore chez mon frère mais je cherche un petit appartement histoire de déménager et le laisser tranquille. Je n'ai pas vu Zadig depuis deux semaines, je psychote, j'ai peur de le croiser et de redevenir son esclave. Je ne fait plus confiance aux hommes, sauf à mon frère. Je compose de plus en plus de chanson, je raconte mon histoire et je me libère. Je me suis trouvé un nouveau boulot en tant que serveuse dans un café un peu plus chic. Je n'ai pas touché à la drogue depuis deux semaines, c'est dur et je ne le vis pas très bien. Je vis dans la peur constante ... je me sens plus seule que jamais.

HORS JEU ▹ GROUPE : Serge Gainsbourg ▹ AVATAR : Jessica Lowndes ▹ SCENARIO ou PERSONNAGE INVENTE : La petite Posy est inventé ▹ PSEUDO/PRENOM : Manon ▹ ÂGE : 18 ans ▹ OU AVEZ VOUS CONNU LE FORUM? : sur Bazzou ▹ PRESENCE : 5/7 jours.