L'HISTOIRE
« falling's not the problem when I'm falling I'm in peace it's only when I hit the ground it causes all the grief »
« C'est la chose la plus stupide que j'ai entendu.» Assises autour de la table de la cuisine ma petite soeur et moi étions en pleine discussion en attendant que le reste de la maison se réveille. Le petit-déjeuner était déjà préparé, tout était installé, le mardi et le vendredi c'était notre tour de préparer le premier repas de la journée, les autres jours de la semaine étaient répartis entre mes parents et mes frères.
« Mais non, c'est logique, tout aurait été bien plus simple.» « Comment veux-tu que Voldemort se procure un revolver ? Réfléchit deux secondes il déteste tout ce qui a un rapport avec les moldus, il n'allait certainement pas utiliser une de leurs armes.» « Ouais mais un balle dans la tête de Harry aurait tout arrangé pour lui.» Il est inutile de se battre avec Sophia lorsqu'elle pense avoir raison, j'aurais pu lui prouver matériellement qu'elle se trompait elle aurait tout de même soutenu le contraire. Elle et moi sommes très différentes l'une de l'autre et pas seulement à cause de nos quatre ans de différence. Elle a toujours eu un côté un plus sauvage que moi, elle était souvent convoquée dans le bureau de la directrice pour ses multiples bêtises alors que moi c'était pour recevoir le tableau d'honneur. C'est pour ça qu'on s'entend bien, on sait que chacune à son univers, son caractère donc aucune compétition entre nous.
« Putain de merde vous faites chiez les filles, je déteste le muesli. Qui est le crétin qui a fini les chocapics ?» « Euh toi, tu as mangé trois bols pour trouver le cadeau à l'intérieur.» Damien est celui qui se rapproche le plus de moi en âge, un an et demi presque jour pour jour. Toujours à se plaindre et mener tout le monde par le bout du nez, surtout le matin. Benjamin quant à lui s'était assit à côté de moi sans émettre un son, il dormait les yeux ouverts, d'ailleurs il était le seul encore en pyjama. Chaque matin, dès qu'ils arrivent dans la cuisine nos parents allument la radio pour écouter la musique, toujours la même station : Nostalgie, un vrai cliché. C'était habituellement à ce moment le ton montait, personne ne se battait vraiment mais à six dans une cuisine il est dur d'avoir le calme plus de cinq minutes.
«Bougez vos fesses, on va être en retard. Si on rate le bus je vous jure que je vous tue un par un dans votre sommeil avec une paille. Je commencerais par toi So'.» Je n'ai jamais fait peur à personne, sauf à ma famille. Je suis gentille, bien incapable de faire du mal à qui que ce soit mais embarrasser les gens ne me dérange pas toujours, surtout en ce qui concerne mes frères et soeurs mais même si j'ai parfois envie de les tuer je préférais mourir pour eux.
***
Le nez collé à mon téléphone je n'avais pas vu la jambe qui se trouvait juste devant moi, ma chute avait entraîné avec moi ce qui se trouvait sur la table basse. Pour ma défense je ne m'attendais pas à trouver des obstacles sur le chemin entre la cuisine et ma chambre. Deux bras puissant m'aidèrent à me relever, j'aurais pu les reconnaître n'importe où, c'était ces bras même qui m'avait relevée tout au long de ma vie.
« Papa ? On peut savoir ce que tu fais sur le canapé à cette heure-ci ?» Il aurait déjà dû être au travail à cette heure-ci, généralement c'est maman qui le réveille car il a le sommeil lourd.
« Ce n'est rien, je me suis seulement endormi sur le canapé par accident hier soir.» « Ce genre d'accident t'arrive souvent ces derniers temps. Tu es sûr que tout va bien ?» Contrairement à leurs enfants, mes parents gardent leurs problèmes pour eux, ils sont plutôt doués pour nous cacher des choses. Ils font ça pour nous protéger mais parfois l'effet est inverse. Sophia est la première à avoir remarqué que quelque chose clochait, je n'étais plus très souvent à la maison ces derniers temps entre les cours à la fac, mes amis, Julian, je m'en voulais d'être si absente alors que manifestement on avait besoin de moi à la maison.
« T'en fais pas pour ça ma puce, tout va bien. Où vas-tu comme ça.» J'étais bien trop plongée dans mes pensées pour répondre tout de suite. Quelque chose n'allait pas dans le mariage de mes parents, il fallait être aveugle pour ne pas le voir mais la question était de savoir quel en était la cause. Mes frères en parlaient peu, ils ne voulaient pas voir la vérité, Sophia par contre en parlait non stop, souvent pour se plaindre, parfois par réelle inquiétude. Elle avait plusieurs théories à ce sujet, l'une des plus improbables était que maman aurait découvert que papa était enfaite un agent secret infiltré qui cherchait des infos compromettante sur le gouvernement. Une autre était que papa l'aurait trompée, cette hypothèse me semble plus que probable, ou bien c'était l'inverse, dans les deux cas c'était mauvais.
« Euh rien. Je vais en cour et ensuite je rejoins Julian.» « Julian. Tu sais ce que je pense de ce type.» « Je sais mais je t'assure que tu te trompes. Bon j'y vais.» Tout le monde essayait de me mettre en garde pour Julian mais on était ensemble depuis suffisamment longtemps pour qu'il ait toute ma confiance, malgré ce côté salaud qu'il a parfois. Du moins j'essayais de m'en convaincre. Je me souviens du premier jour où il m'a parlé, j'étais comme hypnotisée, je n'arrivais pas à détacher de mes yeux de lui. Non seulement il était beau mais en plus il dégageait une assurance telle qu'il était impossible de ne pas fondre. Je n'en revenais pas qu'il m'adresse la parole, c'était stupide mais il avait une réputation à l'opposé de la mienne - si j'en avais une. On a fini par sortir ensemble après quelques mois, ça me semblait être la chose la plus naturelle du monde, tout me semblait naturel avec lui à vrai dire. J'avais très vite compris que notre relation ne serait pas un long fleuve tranquille, son comportement m'échappe parfois et je prends la fuite. C'est un peu comme ça ce que cela fonctionne, dès qu'il faisait une connerie je m'éloigne un peu, l'un de nous finit toujours par faire le premier pas et on fait comme si de rien n'était. Au fond je m'en fiche, je l'aime avec ses bons et ses mauvais côtés, ça fait partie d'un tout pas toujours facile à supporter mais peu importe, je ne suis pas un cadeau tous les jours non plus j'imagine. Sur certains aspects sont caractère déteint sur moi, je suis plus confiante, j'ai moins peur de dire ce que je pense où de me défendre. Il est loin d'être parfait mais personne ne l'est et je n'ai pas envie qu'il le soit. Enfaite, son défaut majeur est Justine Je déteste cette fille, je ne déteste personne, je donne toujours une chance aux autres, j'aime voir le bien chez les autres mais chez cette fille c'est tout simple impossible. Elle a tenté de faire ma vie un enfer, pourtant je ne lui avais jamais vraiment adressé la parole avant de sortir avec Julian. On était tous dans le même lycée, on se connaissait mais nous n'avions pas le même cercle d'amis. J'essaye encore aujourd'hui de comprendre ce qu'il se passe dans la tête de cette fille. Heureusement j'avais Julian, un simple sourire de sa part suffisait à me rendre heureuse. Pathétique certes mais vrai. Je ne m'imaginais pas sans lui tout simplement, c'était comme de trouver la dernière pièce manquante d'un puzzle. J'aurais dû me mordre la langue toutes les fois où je lui ai dit je t'aime.
***
Accrochée à moi, Sophia pleurait à chaudes larmes, j'étais à deux doigts de la rejoindre mais je ravalait mes larmes, autrement j'aurais perdu toute crédibilité et j'aurais sûrement terminée roulée en boule sur le sol. Le divorce venait d'être prononcé, étant tous majeurs il n'y avait pas questions sur la garde des enfants et pourtant mes parents avaient réussi à en faire un problème. Papa comptait partir dans le sud, à Marseille où il avait trouvé un nouvel emploie, maman quant à elle cherchait à s'éloigner le plus de mon père et de cette ville également. Elle avait trouvé refuse chez sa meilleure amie d'enfance pendant le divorce, il faut savoir que son amie Natalie vit au fin fond de la Belgique, c'est là qu'elle a rencontré Ilies, étudiant Tunisien en dernière année de médecine en Belgique, vingt ans de moins qu'elle. Je ne questionne pas ses choix de vie, elle me semble très heureuse avec Ilies qui m'a paru être un type très sympa lorsque je l'ai rencontré. Ce qui me mettait en colère c'était qu'elle cherchait à embarquer Sophia avec elle. Sophia, la petite benjamine de vingt ans à peine était devenu le sujet de discorde principal entre mes parents. Ses études d'art coutaient assez chers, elle devait travailler comme serveuse dans un petit café de Montmartre et sa paye passait entièrement dans son école. Donc pas d'argent pour vivre seule. Tout le monde l'aidait mais le résultat était le même. Mon père était tout aussi irrationnel dans l'histoire, il voulait la prendre avec elle également sous prétexte qu'il y avait dans le sud de la France une école moins cher.
« Vous n'allez tout de même pas la forcer à abandonner son école ? Soyez raisonnable.» Toujours dans mes bras Sophia secouait la tête avec véhémence pour appuyer mes arguments. J'étais la seule encore à Paris, Benji était parti à Londres pour faire ses études et Damien s'était engagé dans l'armé de terre le jour de ses dix-neuf ans.
« Tu veux peut-être que ta soeur dorme dans les rues de Paris ? Aucun de nous n'a les moyens de la loger, tu sais combien ça coûte un loyer ici ?» Bien sûr que je le savais, je payais le miens depuis déjà deux ans, merci aux économies faites depuis mes seize ans et à mon nouveau job à l'hôpital.
« Elle peut rester avec moi.» C'était la solution la plus simple et la plus saine. Hors de question de laisser Sophia avec ces deux-là, elle commençait peu à peu à devenir adulte, il était vitale qu'elle s'éloigne de nos parents qui passaient leurs temps à s'empoisonner mutuellement la vie. De plus j'avais déjà passé toute ma vie à m'occuper d'elle, ça ne changeait rien et d'une manière étrange je me sentais être la seule capable de la protéger, je n'avais même pas confiance en mes propres parents pour cela. Elle, tout comme moi, est plus fragile qu'elle en a l'air, sous ses grands air je sais qu'il est facile de la briser et de réduire sa confiance en elle à zéro, on était faite du même bois de ce côté-là.
« Il n'en est pas question.» « Vous n'avez pas votre mot à dire, je fais ce que je veux je suis majeure ! Je resterais avec Zoé.» Pendant une dizaine de minutes nos parents expliquaient pourquoi ils étaient contre, les arguments étaient peu valable mais leurs cris les rendaient encore moins crédibles. Tout le monde criait et j'étais au beau milieu de tout ça. Comment les choses avaient commencé à se détériorer ? En l'espace de six tout avait foutu le camps, mes parents nous annonçaient qu'ils se séparaient et de mon côté je quittais Julian. Une part de moi s'en voulait pour avoir été aussi stupides à son sujet, une autre cherchait désespérément à lui trouver des excuses pour le pardonner tandis qu'une troisième maudissait le monde entier. Je faisais bonne figure mais je me sentais plus bas que terre, j'aurais aimé trouver un moyen de me venger de lui et de sa garce de meilleure amie mais j'étais trop faible pour tenter quoi que ce soit. Je me sentais presque aussi atteinte que les patients que je voyais tous les jours, au moins j'arrivais mieux à les comprendre désormais.
« On fait ça seulement parce qu'on vous aime. Je veux seulement votre bien mes chéries et le mieux pour l'instant est que Sophia vienne avec moi en Belgique, plus tard on verra si cela peut changer.» J'arrêtais mon père d'un geste de la main avant qu'il n'intervienne, c'était à mon tour de parler.
« Pour nous ? Mais bon sang arrêtez de vous cacher derrière cette excuse, on sait tous que vous faites ça seulement pour faire du mal l'un l'autre. Ne prétendez par faire ça pour notre bien alors que vous êtes deux égoïstes. Putain, pensez à Sophia, vous croyez vraiment que l'embarquer dans une ville inconnue va l'aider ? Vous pensez sincèrement que me séparer de ma petite soeur va m'enlever un poids ? Vous vous foutez le doigt dans l'oeuil tous les deux. Je n'en peux plus des gens qui ne pensent qu'à eux et font semblant de vouloir le bien des gens. C'est des conneries. Vous voulez nous rendre heureuses ?Laissez nous ensemble et foutez nous la paix ! Je n'ai plus envie de vous entendre vous chamailler pour des conneries, j'ai déjà assez de problèmes sans ajouter vos conneries. Sophia restera avec moi un point c'est tout, tant pis si vous êtes contre, très sincèrement au point où j'en suis j'en ai plus rien à faire de vos sentiments. Vous n'avez pas ménagé les nôtres alors maintenant assumez.» Je pris ma soeur par la main en direction de sa chambre pour commencer à faire ses valises. Des larmes de colères coulaient sur mes joues et je ne voulais pas que mes parents me voient dans cet état. Ma soeur ne disait pas un mot, elle savait très que je ne parlais pas seulement de mes parents et puis elle était bien trop contente de rester avec moi pour dire quoi que ce soit. Au moins une chose de régler, l'autre allait demander beaucoup de temps et de courage aussi, le courage de faire face à Julian sans craquer et tout lui pardonner. Je devrais sans doute commencer à consulter.
HORS JEU ▹
GROUPE : Alfred de Musset ▹
AVATAR : Emma Watson ▹
SCENARIO ou PERSONNAGE INVENTE : scénario ▹
PSEUDO/PRENOM : diana ▹
ÂGE : dix neuf ans ▹
OU AVEZ VOUS CONNU LE FORUM? : bazzart▹
PRESENCE : 4/7.