L'HISTOIRE
« …Something I can hold onto »

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« Maman, on doit vraiment partir ? »
La petite fille brune suivait sa mère, tandis qu’elles traversaient les interminables couloirs de l’aéroport de Dublin. Devant elles, le père portait les deux plus jeunes enfants de la famille, deux garçons de trois et quatre ans. La petite Marjorie, du haut de ses huit ans, ne voulait pas partir en France. Le pays de sa mère, qu’elle connaissait pourtant bien, car elle y allait tous les étés. Mais les vacances et partir y vivre, quitter ses amies, ce n’était pas du tout la même chose. Son père, cadre dans une grande entreprise, avait eu une promotion, qui incluait une mutation en France, son pays natal. Elle lâcha la main de sa mère et partit en courant dans la direction opposée. Mais le long couloir vitré semblait ne jamais s’arrêter, tandis qu’à l’extérieur, la nuit sur la capitale irlandaise ne reflétait que des lumières jaunes en haut et bleutées au sol.
« Marjorie, trésor. Tu te feras de nouvelles amies à Paris. Tu vas t’y plaire, tu verras. »
L’enfant regarda sa mère, pas tellement convaincue. Mais elle savait qu’elle n’avait pas le choix. Calmée, elle prit la main que sa mère lui tendait et elles reprirent leur chemin vers la porte d’embarquement. Marjorie savait qu’elle reviendrait dans son pays natal, même si ce ne serait plus jamais pareil. Lorsqu’elle monta dans l’avion, la fillette lutta pour refouler ses larmes, et quand le gros porteur décolla, elle ne put s’empêcher de pleurer en voyant Dublin s’éloigner inexorablement.


« C’est quoi cette tenue ? »
Marjorie regarda son cadet de haut en bas, juchée sur ses talons de dix centimètres et habillée d’une robe relativement moulante et courte. Leurs parents et leur jeune frère étaient partis dans le Sud, voir leur famille. A dix huit ans, Marjorie n’avait pas voulu les suivre, et son frère de quatorze ans avait un concert au conservatoire, c’était donc la jeune fille qui devait s’occuper de lui. Enfin, être supposément présente la nuit, car la journée, la femme de ménage gérait à peu près tout le reste.
« Lorsque tu auras perdu ta virginité, Peter, tu auras le droit de donner ton avis. » répondit elle froidement. « Pour l’instant, tu n’as que quatorze ans, alors occupe toi de ton violon et fiche moi la paix. »
Non mais pour qui se prenait il, ce petit bourgeois ? Accessoirement, elle l’était elle aussi mais peu importait. La jeune fille ouvrit le frigidaire. Deux étagères étaient occupées par de délicieux cupcakes, recouverts de leur crème colorée. Malgré sa froideur apparente, elle adora voir le visage de son frère s’éclairer.
« Tu les as faits ? »
« Bien sûr ! » répondit elle en levant les yeux au ciel. Quelle question stupide !
« Juste pour moi ? »
« Oui ! Et ne mange pas tout d’un coup, tu seras gentil ! Je n’ai pas spécialement envie de nettoyer ton vomi en rentrant. »
« Tu feras attention ? »
Secouant la tête, Marjorie vint vers son frère et déposa un baiser sur le sommet de son crâne, lui rétorquant qu’elle faisait toujours attention. Ce qui était toujours le cas. Le regardant étudier sa partition, elle sourit puis sortit de l’immense appartement pour rejoindre ses amies.


« Je crois que tu lui as tapé dans l’œil ! »
Au milieu du bruit, Elodie avait collé sa bouche contre l’oreille de Marjorie pour que son amie puisse distinctement l’entendre. La brunette tourna discrètement la tête vers le jeune homme dont elles parlaient. Un grand blond plutôt musclé. Un sportif, sans doute. Etudiant, probablement. Un tantinet trop âgé pour les lycéennes qu’elles étaient encore. Mais cela n’effrayait nullement l’intrépide Marjorie. Il ne serait pas son premier petit ami, loin de là. Ni même son premier amant. Ses parents feraient surement une attaque. Marjorie n’était pas une trainée. Si, en réalité, elle était la pire salope de son lycée huppé de riches, mais elle faisait cela avec classe, manipulation et discrétion. Ce pauvre garçon ne dérogea pas à la règle. Tout ce qu’il sut d’elle fut son prénom. Charlotte. Elle n’était pas folle. Les inconnus en boite ou en soirée ne connaissaient jamais son véritable prénom. Quant aux garçons de son lycée, elle avait toujours de bons arguments pour les faire taire. Ce soir là, c’était une fête sauvage dans un entrepôt à la périphérie de la capitale. Avec des substances pas très légales qui circulaient. Marjorie n’y touchait pas mais on ne savait jamais. La musique se coupa soudain, d’un coup, sans préavis. Les lumières s’éteignirent à leur tour.
« LES FLICS ARRIVENT, BARREZ VOUS ! »
Tous les jeunes gens commencèrent à courir, à se disperser, prenant toutes les sorties diverses et variées du bâtiment. Un certain nombre n’eut pas de chance, car la police et les CRS les attendaient. Mais Marjorie avait entrainé son amie de l’autre côté et elles sortirent dans un coin sombre, où seuls quelques fêtards avaient pu s’engouffrer. Et dont la police ne soupçonnait même pas l’existence.
« Oh merde ! Comment t’as fait ? »
« Tu crois que c’est la première fois que ça m’arrive ? »
Elodie secoua la tête avant d’éclater de rire. Rejoignant la rue principale, elles s’engouffrèrent dans le métro, pour retourner dans le centre. Pour finir la nuit comme il se devait.

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HORS JEU ▹ GROUPE : monsieur tout le monde ▹ AVATAR : Meghan Ory ▹ SCENARIO ou PERSONNAGE INVENTE : Tout droit sorti de mon imagination folle ! ▹ PSEUDO/PRENOM : Megalyn ▹ ÂGE : SPOILERS ! ▹ OU AVEZ VOUS CONNU LE FORUM? : Par une membre ^^ ▹ PRESENCE : Souvent