La vie est une chienne que tu sois beau ou moche, riche ou pauvre, vieux ou jeune. Ca ne change rien. Elle blesse les personnes de la même manière. La vie ne se soucie pas de l'individu qu’elle touche. La richesse, la beauté ou la manière de l’aborder ne sont que des facteurs qui permettront de la trouver plus ou moins jolie. Aidan ne sait pas comment il trouve la vie. Il la trouve belle avec beaucoup d’épine mais il suffit de les éviter pour ne pas se blesser. Ce qu’il n’a pas toujours su faire.

Aidan, c’était un gamin un peu naïf mais déjà bon vivant. Malgré sa mère qui ne voulait pas d’enfant et qui a regretté de l’avoir mis au monde. Malgré son père qui est partie pour une autre quand il avait un an. Malgré sa mère qui le lui a reproché et qui le lui reproche surement encore. Elle a pourtant trouvé quelqu’un pour remplacer son ancien mari. Tim, un homme bien sous tous rapport que l’enfant a rapidement appelé papa. A 4 ans, il ne comprenait pas encore que l’homme au quel sa mère portait tant d’attention n’était pas son vrai père. Il lui a directement céder sa confiance.  Et c’est bien normal quand on sait que c’est lui qui s’occupait le plus du gosse. Il pouvait faire toutes les conneries d’un gamin de son âge que sa mère levait à peine la tête de son occupation. Et pourtant Aidan, il les a aimé ses parents. Il n’y avait pas besoin qu’elle soit au petit soin avec lui, c’est sa mère et c’était bien suffisant comme raison pour l’aimer. Même si à l’adolescence, il a commencé à déconné un peu plus. Il était plus direct avec sa mère quand ses réactions ne lui plaisaient pas, il s’énervait sur son père en s’en plaignant. Et c’est là qu’au cours d’une dispute, sa mère a lâché un "t’es qu’un bon à rien. Même ton père ne voulait pas de toi, il serait pas parti quand t’avais un an sinon ! C’est ta faute s’il m’a quitté et tu continues à me pourrir la vie. ". Il a pas voulu le croire directement mais sa mère mentait rarement, surtout pour un truc aussi gros. Car elle ne lui a menti qu'une fois auparavant. Une fois qui a duré 15 ans. Tim n’est pas son vrai père, il ne l’a jamais été. Ca n’a pas manqué. La manière de le lui annoncer ou le choc l’a rendu plus insolent. Et il arrivait qu’il sorte à l’homme le célèbre t’es pas mon père. En général il n’avait pas de réponse ou alors un sourire, toujours accompagné de paroles qu’il n’a pas saisit tout de suite : "Heureusement que t’es pas mon fils.".

Il était assez naïf pour ne pas remarquer les regards pleins d’envie posé sur lui ou les petites attentions qu’il n’aurait pas dû avoir. Il l’a payé cher, le jour où sa mère est partie un peu trop longtemps faire les courses. Elle les a laissés deux heures seuls. Ils jouaient aux jeux-vidéos et comme souvent, c’est lui qui gagnait. Son père d’adoption avait l’habitude de le distraire pour tenter de prendre le dessus. Il ne s’est donc pas méfier directement de la main posée sur sa jambe. Ce n’était qu’un geste anodin qui le devint un peu moins lorsque cette dernière remonta le long de sa cuisse. Il se souvient s’être levé en jetant la manette sur l’homme et en lui disant qu’il faisait chier avec ses conneries. Il était bien déterminer à sortir de la chambre mais il avait à peine eut le temps d'atteindre la porte, qu’il était déjà plaqué au mur. Il a tenté de se libérer, mais les bras était plus fort que le siens et la main baladeuse a rapidement trouver ce qu’elle cherchait. Il a juste pu crier et pleurer, sans que quelqu’un intervienne. Ce fut sa première fois. Avec un être cher,certes, mais pas le bon. Il n’a rien dit à sa mère. Elle s’en serait foutue et elle n’aurait fait que le vivre comme une énième traîtrise de sa part. Elle n’a jamais réagis à ses couinements lorsqu’ils étaient tous à table et qu’il n’y avait aucune raison apparente. Tout se passait à l’abri des regards et tout était bon pour servir de remparts. Enfin le temps que ça l’amusa. Car l’homme bien sous tous rapports n’avait pas acquis sa fortune que sur des activités légales. Il possédait un petit trafic de prostitution dans lequel il n’hésita pas à faire disparaître Aidan, du reste de la société. Il était trop  discret pendant les cours pour que son absence se remarque rapidement et sa mère fut satisfaite par l’excuse de déménagement temporaire chez un membre de la famille. Un prétexte réchauffé qu'elle servait à qui voulait l'entendre.

Il fut obligé de vendre son corps à chaque homme qui le désirait. Il avait peur de chacun d’eux. Ils étaient tous violents quand ils ne satisfaisaient pas leur envie ou pire ils s’attachaient à lui et lui offrait des cadeaux en ne demandant plus que ses services. Alors que lui aurait aimé ne plaire à personne et attendre seul que la soirée passe dans la chambre. Il pleurait souvent à chacun de leur contact. Il ne s’habituait pas. Et c’est là que son père, nouvellement devenu son proxénète, sortie son surnom de Diamond. Il était encore à l’état brut et il fallait le polir pour qu’il s’habitue à ses nouvelles activités. Complètement con comme surnom, il ne s’est jamais habitué. Qui aurait pu ? Il n’avait pas son mot à dire en plus. S’il protestait, il se ramassait des coups. Quand il ne devait pas en plus se faire pardonner de ces mots en passant par le lit. Il fallait bien s’assurer de l’état de la marchandise selon l’homme.

Il a bien essayé de fuir plus d’une fois mais il s’est toujours fait rattraper. Il en a toujours payer les conséquences. Jusqu’à ses 18 ans où la décision fut prise : il fuyait ou il se faisait tuer mais il ne resterait pas une nuit de plus dans ce dépotoir. Il a rassemblé le peu de bien qu’il possédait dans un sac à dos et s’en est aller l’air de rien. Il réussit à ne plus devoir y retourner en partant assez loin. Six heures à marcher sans s’arrêter avec 200 euros en poche et sa maison sur le dos. Il passa quelques nuits dans un formule 1, c’était le moins cher qu’il avait trouvé. Mais l’argent disparut rapidement, même en se privant de manger. Il ne voulait pas recoucher pour avoir de quoi survivre, maintenant qu’il avait réussis à s’en détacher. Il se contenta de petits vols, trop fier pour faire la manche dans la rue et surtout trop peur de se faire reconnaitre par un ancien client. Il survécut comme ça pendant un long moment en vivant dans les taudis dont personne ne se préoccupe. Jusqu’à ce qu’il se souvienne d’une maison censé être abandonnée. Oui, censé car lorsqu’il le squatta, il tomba sur la jeune femme à qui il appartenait. Une fille des rues avec un toit sur la tête. Il ne la comprend pas et ne la comprendra peut-être jamais. Mais il l’aime bien et en plus de laisser une partie de ses affaires chez elle, ils parcourent les rues ensemble. Il s’y est attaché assez pour qu’elle occupe un peu de de son  temps consacré à la drogue. Même si Néréa n’est pas toujours d’accord avec ça car il faut admettre que c'est plus souvent lui qui lui courre derrière que l'inverse.