PARIS, FRANCE + 7 septembre 1994
(cinq ans) Louis Jacob St-James. Louis, est le fils du partenaire principal de mon père et malgré que ce dernier soit mon voisin, je n’ai jamais réellement cherché à lui adresser la parole. Le beau blond que je regarde parfois du coin de l’œil et qui a sept ans, soit deux ans de plus que moi. Oui, ce beau blond. Il deviendra vraiment mon ami et peut-être même le seul qui puisse réellement me comprendre, moi une tête de mule. L’école vient de se terminer et je marche toute seule jusqu’à la maison où ma mère est certainement occupé à préparer le dîner pour moi et mon père qui arrivera avec beaucoup de retard aujourd’hui. Comme bien souvent, je suis dans la lune et je ne regarde pas où je marche parce que je pense à mon père et à l’histoire qu’il me racontera cette nuit lorsque je serai au lit avec mon ourson Ted. Lorsque j’arrive devant ma maison, je vois ma mère dehors parlant avec une madame que je n’ai jamais vue de ma maigre existence. Lorsque ma mère m’aperçoit, un sourire s’affiche sur son visage et deux pommettes se creusent dans ses joues. Ma mère, elle est jolie lorsqu’elle sourit comme ça, mais quelque chose cloche chez elle. Peut-être ses cheveux châtains et sa peau légèrement moins mât que la mienne, mais moi, Vianne, je ne vois pas ses détails immédiatement.
« Bonjour ma chérie ! Je te présente Lucille St-James » dit-elle en s’approchant de moi en tendant la main que je m’empresses de prendre parce que j’aime ma mère et j’aime lorsque je suis en contact avec elle puisque je me sens en sécurité. Je ne remarque pas tout de suite le blondinet qui se trouve près de sa mère avec un ballon de foot dans les mains.
« Bonsoir ma jolie ! Voici mon fils Louis ! » Lentement, je jette un regard à ce cher Louis, ce cher voisin a qui je n’ai jamais adressé la parole, mais qui deviendra mon ami. Mais je m’en fous du blond, tout ce qui m’intéresse c’est le ballon dans ses mains.
« Dis bonjour Louis chéri ! » Je lève les yeux du ballon pour ensuite regarder la mère de cet Louis sans vraiment comprendre ce qui se passe. Celui prénommé Louis me dit
« bonjour » dans un murmure et il reporte ensuite son attention sur son ballon.
« Et si vous alliez jouer tous les deux ! » propose ma mère en me poussant légèrement vers mes jouets extérieur. Je sais que je suis suivi d’Louis uniquement parce que j’ai vu sa mère le pousser vers mes jouets et pourtant ce dernier n’a pas l’air très content d’être là.
« Tu me passes ton ballon de foot ? » Louis, il me regarde avec un air ahuri légèrement surpris d’entendre une petite fillette de cinq ans lui demander son ballon et encore plus surpris de voir sa petite voisine, qui semble fragile en apparence, tendre les bras et les mains dans l’attente de recevoir le ballon.
« C’est un sport de mec ! » réplique-t-il en me fixant de ses yeux bleus clairs. –
« On s’en moque, passe-moi ton ballon ! » Mais Louis, il ne veut pas me passer son ballon, alors il le garde bien serré dans ses mains en le faisant tourner parfois. En haussant les sourcils, je m’avance jusqu’à lui et je lui enlève le ballon rapidement.
« Rends-moi mon ballon, sinon je vais le dire à ma mère ! » « Chialer c’est pour les fillettes et aux dernières nouvelles t’es pas une fillette ? ! » dis-je en éclatant de rire.
« Tiens, reprends ton ballon ! » rajoutais-je tout simplement en lui laissant tomber la balle sur le gazon pour ensuite rentrer chez moi.
PARIS, FRANCE + 21 janvier 1997
(huit ans) « Ils reviennent dans combien de temps mes parents, Lily ? » demandais-je en me dirigeant vers ma gardienne, Lily. Je suis impatiente de voir revenir mes parents, partis de Paris depuis deux jours dans une autre ville pour aller s’assurer de détails de dernières minutes, mais mes parents n’ont pas voulu m’en dire davantage et depuis deux jours, je suis entre les mains de Lily.
« Je l’ignore Vianne arrête de me poser cette question toutes les cinq minutes ! » s’emporte-t-elle pour laisser échapper un soupir et se concentrer de nouveau sur le livre qu’elle a apporté. Fronçant des sourcils, je regarde ma gardienne du haut de mes huit ans et je me demande encore pourquoi mes parents sont partis en me laissant avec Lily. Je n’aime pas Lily parce qu’elle est emmerdante et qu’elle ne fait jamais rien avec moi, alors que contrairement une gardienne devrait jouer avec moi aux poupées, mais Lily ne le fait pas alors je ne l’aime pas. Traînant mes pieds, je me dirige de nouveau vers la fenêtre où il y a le rebord où j’ai pris l’habitude de m’asseoir chaque fois que mes parents quittent le domicile. Accoudée, je regarde à travers la fenêtre. Il pleut. Il pleut des cordes. Il fait gris dehors. Ce n’est pas un beau temps. Je soupire. Après une quinzaine de minutes, j’entends finalement le klaxon de la voiture de mes parents retentirent dans la rue où est ma maison. Un sourire s’affiche sur mon visage, mais j’attends à l’intérieur pour ne pas être trempée lorsque mon père me prendra dans ses bras pour me faire tournoyer dans le salon, alors que ma mère remerciera Lily d’être resté quarante-huit heures avec moi. Le problème c’est que ce n’est pas ce qui arrive. Bien le contraire. Ma mère monte les marches suivie de près par une petite fillette de mon âge avec les cheveux roux. De suite, je sens une jalousie m’envahir et je me demande qui est dont cette petite fille qui suit ma mère et qui entre dans ma maison. Elle s’appelle Allison, mais je l’ignore parce que mes parents ne m’ont jamais dit qu’ils accueilleraient une petite fille.
« Vianne, viens ! Ne fais pas ta timide ! » Pour x raisons, je n’arrive pas à m’approcher sans avoir une mine de dégoût sur le visage même si la rousse devant moi n’a encore rien fait, mais pour x raisons encore je ne l’aime déjà pas.
« Vianne, je te présente Allison, la fille d’une de mes amies ! » Ma mère s’arrête à ses mots avant de dire une bêtise, elle se penche pour m’embrasser, mais je recule de quelques pas et je me dirige vers mon père qui entre à l’instant dans la maison. Il me prend dans ses bras, m’embrasse sur la joue et me repose sur le sol de suite après pour se diriger vers la cuisine après avoir retiré son imperméable. Lily prend ses affaires et d’un coup, j’ai envie que mes parents repartent pour que Lily reste ici à ne rien faire avec toi. Allison, elle va devenir ma nouvelle ‘’sœur’’ comme aime le dire ma mère, mais jamais je ne pourrai considérer Allison comme ma sœur, puisque j’ai toujours habitué d’être enfant unique. Et pourtant, Allison, elle va devenir ma confidente. Elle va devenir une amie très proche avec les années et je ne voudrai plus me séparer d’elle.
PARIS, FRANCE + 13 juillet 2001
(douze ans) « Joaquim tu es qu'un sale con qui gâche ma vie » Je le criât assez fort uniquement pour s'assurer que le présumé Joaquim l'est bien entendu même de loin. Je remarque rapidement que celui-ci se stoppe à mes paroles et même de loin je remarque qu'il se retourne serrant les poings. S'il y a une chose que Joaquim déteste se faire dire c'est qu'il gâche la vie de quelqu'un et à son tour, je me stoppe en inspirant profondément se rappelant que Joaquim est par moment très violent. Avalant difficilement ma salive, je regarde celui-ci s'approcher de moi, alors que je recule moi-même de quelques pas, effrayée.
« Non je ne gâche absolument rien dans ta vie, tu y arrives toi-même Vianne » répond-t-il en s'arrêtant à moins de deux centimètres de mon visage. Cette réponse est comparable à une gifle en plein visage. Avalant difficilement ma salive, je regarde Joaquim dans les yeux en espérant y voir quelque chose qui lui indiquerait qu'il se moquait de moi, qu'il rigolait de moi comme il en avait l'habitude de le faire. Mais à mon grand désarroi, je ne trouve absolument rien, le vide total. Tout ce que j’y vois c'était de la pitié envers moi.
« Tu sais quoi, va te faire foutre toi et tes foutus paroles de menteur » Ses paroles sortent de ma bouche sans que j’ai réellement prise le temps de les mesurer. Durant les vingt secondes qui ont suivi, je reste plantée là, sourcils froncés, à observer Joaquim qui regarde le sol. Déglutissant difficilement, je me pince les lèvres, tourne les talons et quitte l'endroit. Joaquim n’a rien dit parce que j’ai été sans pitié avec lui et quelque part au fond de moi-même je sais que j’ai perdu un être cher. Je ne jette aucun regards derrière moi, je continue mon chemin en me pinçant toujours l’intérieur de la joue pour ne pas fondre en larmes. Je me sens stupide. Je me sens mal. Cependant, je ne laisserai rien paraître devant Joaquim, mes parents ou même mes amis uniquement pour qu’ils voient que je suis une adolescente à la couenne dure comme du roc. Le seul problème, c’est que dans très peu de temps je vais regretter mes mots que j’ai prononcé à Joaquim. Lentement, très lentement je me dirige vers la maison où se déroule une fête et en frappant dans toutes les petites roches qui croisent ma route. J’ai les bras croisés sous la poitrine, je retiens toujours ses larmes parce que je ne veux pas craquer. Je ne veux pas pleurer et avoir les yeux rouge lorsque je vais arriver chez moi. Finalement, je parviens à ma maison sans avoir pleurer et je me dirige vers l’arrière de la maison où je vois Julia, ma meilleure amie, me jeter un regard, mais j’évite son regard et je l’évite elle parce qu’elle a tout compris. Comme toujours, cette blondinette s’approche de moi, elle me prend dans ses bras et elle tente de me remonter le moral parce qu’elle sait tout et qu’elle a bien remarquer que Joaquim n’était plus présent.
« Tout va s'arranger, tu vas voir ! » Pour une adolescente de douze ans, elle est optimiste et positive ma meilleure amie. Et secrètement, j’espère qu’elle a raison.
LONDRES, ANGLETERRE + 31 mai 2005
(seize ans) « Vianne, on est vraiment dans la merde » déclara-t-il en me regardant droit dans les yeux tout en prenant son air sérieux qu'il prenait toujours lorsque quelque chose allait de travers, mais comme toujours j'étais incapable de ne pas rigoler devant ce visage. Mederick le remarque rapidement que j'ai envie d'éclater de rire et comme à son habitude, je le vois froncer les sourcils devant mon visage et c'est justement à ce moment-là que je laisse échapper un rire. Il s'énerve, je le sens. Brusquement, il déposa sa main lourde sur mon avant-bras et tire dessus et une douleur m'envahit de suite, mais je serre les dents parce que je ne veux pas montrer que j'ai mal cependant après un moment je ne peux pas me retenir de pousser un gémissement à sa poigne de fer -
« Lâche-moi p'tain, tu m'fais mal Mederick » lâchais-je brusquement en tirant sur mon bras pour me dégager de son emprise. À son tour de rigoler, de rire de moi et de mon comportement de fillette. Mederick Bowen se fout de ma gueule, mon bon copain se fout de moi et je n'ai qu'une seule réponse à vouloir lui donner c'est un coup de poing en plein dans sa sale gueule de môme crétin, mais je n'ai pas le temps qu'il redevient sérieux toujours avec la tronche qu'il fait.
« Il y a des moments pour rire et d'autres non » déclare-t-il en me tournant le dos durant un bref moment. Mes mots se figent dans ma bouche lorsque j'entends les pas de plusieurs personnes se rapprocher et aussitôt je me rapproche de Mederick pensa le pire lorsque je me rends compte que je suis encore bien jeune comparée à Mederick qui a dix-huit ans, mais qui en paraît plus, des spots de lumières m'aveuglent et je me rends compte que Mederick avait raison, entièrement raison.
« Tiens, tiens si ce n'est pas les habituées de Londres... La jolie petite Vianne et mon fils Mederick » déclara-t-il en souriant de se sourire que je déteste et ce même si je connais Monsieur Bowen depuis que j'ai quatorze ans.
« Vous ne devriez pas traîner dans le coin à cette heure, les enfants » rajoute-t-il en cessant de sourire et prendre le même air sérieux que prends Mederick, décidément c'est de famille. Je vois Mederick me regarder du coin de l'œil, s'approcher de son père, se pencher vers son oreille, chuchoter quelque chose et me prendre par le bras pour me tirer vers sa bagnole. De nature curieuse, je ne peux m'empêcher de questionner le blondinet près de moi par le regard, mais il ne fléchit pas et reste avec son visage de marbre alors que cela me fruste de plus en plus -
« Tu as dit quoi à ton père ? » questionnais-je sur le chemin du retour toujours en insistant du regard, mais il continue de regarder le chemin toujours avec cet air.
« P'tain, va te faire foutre Mederick » criais-je en le frappant sur l'épaule et croiser les bras sur ma poitrine.
« Ferme ta p'tain gueule Vianne, tu nous as foutus dans la merde avec tes conneries de fillette » crie-t-il à son tour en cognant par la suite sur le volant.
« Ferme-là Mederick, ferme-là j'en ai ma claque qu'on n'arrête pas de me dire que je suis une fillette » répondis-je en criant, mais il cesse de me répondre après ça.
LOS ANGELES, CALIFORNIE + 20 avril 2009
(vingt ans) Lunettes sur le bout de ton nez, j'entre dans cette boulangerie qui sent bon, mais je ne suis pas là pour le goûter. Je suis là pour une mission spéciale, j'appelle ça une mission parce que personne mise à part moi sait que je me trouve en Californie. J'ai dis à mes parents que j'allais revenir rapidement, mais cela fait maintenant une semaine que je me trouve à Los Angeles en Californie. De ma main libre, je retire mes lunettes de soleil et je passe une main dans mes cheveux, légèrement nerveuse. Tranquillement, je m'approche du comptoir où se trouve une blondinette. Je souffle légèrement, mais je m'arrête tout de même au milieu du commerce. Mes nerfs commencent à me jouer des tours, j'en suis certaine.
Merde, reprends-toi. Expirant, je continue mon chemin jusqu'à être arrivé au comptoir devant la blondinette où il est inscrit « Jennifer ». Elle m'énerve déjà avec son sourire Coldgate.
« Bonjour ! Je peux prendre votre commande ? » Elle est nouvelle, j'en suis certaine parce que sinon elle aurait déjà paniquée ou bien elle ne m'aurait pas questionnée.
« Non, non je viens voir Maxwell ! » Qui est Maxwell pour elle ? Une collègue de travail, mais la Jennifer ne connaît certainement pas encore Maxwell.
« Laissez-moi aller voir si...Maxwell est disponible ! » La blondinette disparaît derrière une porte et une brunette revient un léger sourire. Maxwell, elle s'arrête en plein milieu de la pièce pour mieux me regarder, alors je fais pareil. Je fixe le double devant moi. Son sourire disparaît et réapparaît. Puis, elle disparaît et reviens quelques instants plus tard. -
« Viens, on va s’asseoir ! » Ses doigts se déposent sur mon avant-bras, mais je retire automatiquement mon avant-bras de ses doigts. C'est flippant. Moi et Maxwell on prends place à une table près de la fenêtre. Je n'aime pas la Californie. Je n'aime pas la chaleur qu'elle dégage, mais j'avais besoin de réponses. Pendant près de dix minutes, nous restons silencieuses comme des tombes.
« Tu étais au courant de tout, Maxwell ? » Ma voix trahit ma panique, mais je fais comme-ci cela ne s'était pas produit. Maxwell soupire, regarde ses doigts et inspire profondément avant de relever la tête et me regarder dans les yeux.
« Oui, je savais parce que mes parents n'ont jamais été capable de me cacher la vérité ! » À mon tour de soupirer. Je n'arrive toujours pas à croire que j'ai une jumelle. Que j'ai été adopté et que mes parents ne m'ont jamais dit la vérité.
« Pourquoi m'avoir envoyé une carte ? » Maxwell laisse échapper un léger rire sonore :
« Lorsque je t'ai écrit cette lettre, je pensais que toi aussi tu savais que tu avais été adoptée et que tu avais une jumelle, mais visiblement j'avais tort ! » « Oui, tu avais tort parce que je ne savais rien de tout cela Maxwell, je ne savais même pas que mes parents biologique m'avaient abandonnée. » « Je suis vraiment désolée Vianne.... » « Non, tes excuses je n'en veux pas. Tu as gâché ma vie, alors je t'en remercie ! » Je suis furieuse. Et lorsque je suis furieuse, je dis toujours ce qu'il ne faut pas dire. Frappant légèrement du poing, je me lève en empoignant mon sac à main et je sors de la boulangerie/café. Maxwell, elle sort à son tour -
« Vianne, je ne voulais pas crois-moi. Je ne pensais pas, je ne voulais pas ! » « Laisse-moi tranquille Maxwell et ne viens jamais à Paris. D'ailleurs, ne m'écris plus et oublie-moi ! » Je suis sans pitié.