partie une.
Elle trônait au centre du salon, assise sur un fauteuil en compagnie de ses parents. Sa posture était impeccable, son apparence et sa conduite se devaient-être irréprochables en leur présence. Les yeux de sa mère, Luisa, se posèrent alors sur elle alors qu’un sourire se dessinait au coin de ses lèvres. « Ma chérie, ton père et moi avons beaucoup réfléchit à ton sujet. En ce qui concerne ton avenir. » Depuis son enfance, ses parents avaient toujours pris les décisions pour elle. Ils souhaitaient le meilleur pour elle, c’est ce qu’ils ne cessaient pas de lui répéter alors qu’elle gardait le silence en se contentant de les écouter. Jamais l’idée de se révolter, de prononcer son mécontentement ne lui était venu en tête. Non. Là plupart du temps elle se mettait à sourire, approuvant leur choix. « Effectivement. Ta mère et moi avons contactée une de droit très réputée à Paris. Après avoir étudié ton dossier, ils seraient ravis de t’accueillir parmi leurs élèves. » Paris, la capitale. Cette ville était si loin de Toulouse, là où elle était née et vécue depuis son enfance. Ce n’était pas une simple décision cette fois-ci. Elle devrait tout quitter pour s’installer là-bas avec ses parents. Car oui, il était hors de question de la laisser partir sans garder un œil sur elle. « C’est une merveilleuse opportunité pour toi Nora, tu ne dois pas la louper. » Son cœur se serra, elle était consciente de tout ce qu’elle allait perdre ici, mais il était impossible pour elle de refuser cela à ses parents. Elle souhaitait que ces derniers soient fiers d’elle, et cela à n’importe quel prix. Elle inspira alors doucement une bouffée d’air, un sourire se formant sur ses fines lèvres. Elle se forçait, bien évidemment, malgré que l’enthousiasme de ses parents lui fasse réellement plaisir. « Je serais ravie d’étudier là-bas. » C’est ainsi que ce déroulait les choses, et cela à chaque fois. Elle se soumettait à leurs décisions, toujours et encore.

partie deux.
Ses baisers se déposaient par milliers sur sa peau alors qu’elle gardait les yeux clos, frissonnant sous ces derniers. Les lèvres du jeune homme étaient partout, parcourant son corps sans gêne. Elles s’étaient posées de nombreuses fois sur ses lèvres, celles de la brune ayant du mal à quitter les siennes. Mais aussi aux creux de son cou, sa poitrine, son ventre. Leurs deux corps trônant au centre du matelas, il aimait la faire languir durant de nombreuses minutes alors qu’elle murmurait son prénom dans l’obscurité de la pièce, seulement éclairée par une faible lumière. Nora était à la fois épanouie mais tourmentée. Cela n’avait pas été facile pour elle de se rendre ici, chez le jeune homme. Son père n’avait jamais vu Théotime d’un très bon œil, cela depuis le jour où il avait pu la surprendre en sa compagnie. Cette pensée s’évanouit alors aussi qu’elle avait pris place dans son esprit, lorsqu’elle pu sentir de nouveau le contact de ses lèvres sur les siennes. L’une de ses mains vint alors prendre place sur la joue du jeune homme, alors qu’elle prolongeait doucement ce baiser. Ce dernier qu’elle voulait éternelle. Sa peau contre la sienne, elle aurait souhaitée que cette nuit ne prenne jamais fin. On disait souvent d’elle qu’elle s’attachait trop vite, que sa naïveté pourrait lui faire défaut. Seulement, il semblait différent. Et la brune était ainsi tombée sous son charme, s’offrant une fois de plus à lui cette nuit là. Leur corps dansant l’un contre l’autre alors que sa respiration se saccadait, son cœur battant à vive à allure dans sa poitrine. Elle était heureuse.

partie trois.
Les disputes étaient fréquentes, mais jamais une larme n’avait coulée le long de sa joue durant l’une d’elles. Elle pleurait devant lui, les poings serraient face à l’incompréhension qui la submergeait. Sa tête se secoua alors négativement, alors qu’elle essayait d’effacer ses larmes d’un revers de manche. Celle de la chemise du jeune homme, il était courant chez elle de lui voler ses vêtements. Très souvent il l’avait alors qualifié de cleptomane, ce qui avait toujours eu le don de la faire sourire. « Tu racontes n’importe quoi Théotime, tais-toi ! » Fit-elle en haussant le ton, ce qui était loin d’être habituel chez elle. Seulement, la douleur était bien là, prenant place au creux de son cœur. Le visage de ce dernier était crispé, par la colère ou bien l’exaspération devant sa petite scène ? Elle n’en avait aucune idée. « Non, j’en ai marre. Nora la parfaite petite fille à ses parents et Théotime le raté. J’en ai ma claque de tout ça. » Les yeux de la brune s’écarquillèrent face à ses paroles. « Je ne suis pas… » Tenta-t-elle de répliquer, seulement ce dernier la prit de cours en la coupant. « C’est finis Nora. Finis. » Ce mot résonnait dans son esprit, l’écho de sa voix ne cessant pas. Il l’abandonnait. Théotime. Celui à qui elle avait offert tout l’amour dont-elle disposait. Oui, elle lui avait tout donné. Elle, sa chaire, son cœur. Désormais, il était partit en emportant ce dernier.

partie quatre.
Ses talons résonnèrent dans l’entrée de la demeure, alors que la brune s’avançait vers la porte. Un sourire, faux, venait alors prendre une fois de plus place sur ses lèvres. Elle se devait de jouer la comédie à présent. « Je te présente Paul ma chérie. Paul Rosier. Je suis certain que vous allez bien vous entendre tous les deux. » En était-il certain ou lui imposait-il le fait que cela soit le cas ? Elle n’en savait plus rien, elle était complètement perdue. Prisonnière de son désespoir. « Ravie de faire votre rencontre. » Prononça-t-elle d’un air faussement réjouit. Il n’en était pourtant rien, son air hautain agaçant alors déjà la jeune femme. Seulement, ses parents avaient l’air de beaucoup l’apprécier, lui et sa famille. Un fils de bonne famille, lui avait alors informé son père. Soit. Elle voyait clair dans leur jeu. Durant quelques instants elle crut revenir à l’ancien temps, celui où les mariages arrangés étaient encore très courant pour les familles haut placée dans la hiérarchie. Heureusement pour elle, ces arrangements étaient désormais révolus. « De même. » Répondit-il d’un air aguicheur. Pour le bonheur elle était prête à tout, oui. Sortir avec ce jeune homme était l’un de leur souhait. Elle se devait de leur faire ce plaisir. Après tout, qu’avait-elle à perdre ? Il avait déjà tout emporté avec lui.